Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi et Wall Street évoluait également dans le rouge à mi-séance, les investisseurs se montrant prudents après la publication du rapport sur l’emploi aux Etats-Unis qui renforce la perspective d’une forte hausse des taux d’intérêt cette année, ce qui pourrait fragiliser l’économie.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 1,73% à 6.258,36 points. Le Footsie britannique a perdu 1,54% et le Dax allemand 1,64%.
L’indice EuroStoxx 50 a abandonné 1,82%, le FTSEurofirst 300 1,8% et le Stoxx 600 1,91%.
Sur l’ensemble de la semaine, l’indice parisien a reflué de 4,21% et le Stoxx 600 de 4,55%, leur plus forte baisse hebdomadaire en deux mois.
Aux Etats-Unis, le département du Travail a indiqué que l’économie avait créé plus d’emplois non-agricoles qu’attendu en avril, soit 428.000 contre 391.000 prévus par les économistes interrogés par Reuters.
Le salaire moyen a cependant vu sa progression ralentir légèrement en avril, à 5,5% en rythme annuel après 5,6% le mois précédent, tandis que le taux de chômage, calculé sur la base d’une enquête distincte, s’est établi à 3,6% le mois dernier.
Même si le président de la Réserve fédérale américaine a écarté mercredi la possibilité de hausses de taux de 75 points de base face à l’inflation, les marchés continuent de tabler sur un relèvement d’une telle ampleur lors de la réunion de juin de l’institution.
Dans la zone euro où l’inflation a atteint 7,5% en rythme annuel en mars, les traders prévoient également une première hausse des taux d’intérêt de la BCE dès le mois de juillet.
« Pour que le marché touche véritablement le fond, il faudra d’abord des signes montrant que l’inflation commence à se calmer », explique Marios Hadjikyriacos, analyste chez le courtier XM.
Signe de la nervosité du marché, l’indice mesurant la volatilité aux Etats-Unis progresse encore au lendemain de la forte chute des indices de Wall Street. Son équivalent européen a fini stable.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, à l’exception de l’énergie (+0,98%), tous les grands secteurs ont terminé dans le rouge, le compartiment technologique (-2,16%), sensible à l’évolution des taux d’intérêt, accusant l’une des plus fortes baisses.
Dans les résultats d’entreprises, qui ont également pesé sur la tendance, JCDecaux a chute de 10,2% après avoir fait état d’une prévision de chiffre d’affaires pour le deuxième trimestre inférieure aux attentes .
Adidas a abandonné 3,65% en réaction à la baisse de ses prévisions dans un contexte de restrictions sanitaires en Chine.
La banque néerlandaise ING a cédé 4,2%, son bénéfice net trimestriel étant ressorti en dessous des prévisions en raison de son exposition à la Russie et à l’Ukraine. Le compartiment bancaire a reflué de 1,38%.
IAG, le propriétaire de British Airways, a abandonné 8,2% après avoir annoncé une perte d’exploitation trimestrielle plus importante que prévu.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones et le Standard & Poor’s 500 reculaient chacun de 0,7%, tandis que le Nasdaq cédait 1%.
Neuf des onze secteurs du S&P-500 étaient dans le rouge, le compartiment des biens et services de consommation non essentielle accusant un repli de 1,7%. Les valeurs technologiques étaient également délaissées alors que le Nasdaq a perdu la veille près de 5%. L’indice des « techs » cédait 0,2% avec Microsoft.
Dans les publications de résultats, Under Armour chutait de plus de 20% après l’annonce d’une prévision de bénéfice annuel inférieure aux attentes, tandis que Nike refluait de 3,6% dans le sillage d’Adidas.
LES INDICATEURS DU JOUR
La production industrielle en Allemagne a reculé nettement plus que prévu en mars, de 3,9%, selon les données officielles publiées vendredi, les restrictions liées à la pandémie de coronavirus et à la guerre en Ukraine ayant pesé sur les chaînes d’approvisionnement.
L’emploi salarié dans le secteur privé en France a progressé de 0,3% au premier trimestre, selon les données provisoires publiées vendredi par l’Insee.
CHANGES
Le dollar recule de 0,36% face à un panier de devises de référence après avoir inscrit en séance un plus haut depuis décembre 2002
L’euro avance de 0,32% à 1,0572 dollar, soutenu par les déclarations de plusieurs membres de la Banque centrale européenne qui ont invité l’institution à agir face à la hausse des prix.
Le rouble russe, qui a établi ces dernières semaines un sommet depuis février 2020 contre la monnaie unique européenne à 69,24, recule de plus de 3% à 73,14, dans la perspective de nouvelles sanctions européennes contre la Russie.
TAUX
Le rendement des Treasuries à dix ans, qui a franchi jeudi pour la première fois depuis novembre 2018 le seuil de 3,1%, progresse encore légèrement, soutenu par le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis.
En Europe, les rendements ont suivi le mouvement, tirés par les propos restrictifs de plusieurs responsables de la BCE, qui ont permis aux taux de retrouver leurs niveaux de 2014. Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini à 1,1420% et son équivalent français de même échéance à 1,6680%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole évoluent en hausse pour la troisième séance consécutive, profitant des inquiétudes sur l’offre en cas dans la perspective d’un embargo européen sur les importations russes.
Le baril de Brent avance 2,32% à 113,41 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2,55% à 110,97 dollars.