Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi, affectées par la résurgence de l’épidémie de COVID-19 en Chine qui s’ajoute aux incertitudes sur la guerre en Ukraine, tandis qu’à Wall Street, où les indices évoluent dans le vert à la mi-séance, les investisseurs ont davantage le regard tourné vers la Réserve fédérale américaine qui entame une réunion de deux jours.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,23% à 6.355 points. Le Footsie britannique a reculé de 0,32% et le Dax allemand de 0,09%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,04%, le FTSEurofirst 300 de 0,22% et le Stoxx 600 de 0,3%.
L’aversion au risque a dominé sur les marchés d’actions en Europe, la Russie affirmant avoir pris le contrôle de la région de Kherson dans le sud de l’Ukraine, tandis qu’en Chine, la flambée épidémique met à mal la stratégie « zéro COVID » de Pékin.
« Les secteurs exposés à la Chine – matériaux de base, mines et métaux, construction résidentielle et valeurs du luxe – sont affectés en partie par les restrictions mises en place dans certaines provinces en Chine », commente Nick Nelson, stratège actions européennes chez UBS.
« C’est un nouvel élément de nature à inquiéter les marchés en termes d’impact sur la croissance économique et la demande des entreprises européennes vendant en Chine », ajoute-t-il.
L’enquête mensuelle de l’institut allemand ZEW a montré par ailleurs une chute record en mars du moral des investisseurs avec un indice passé en un mois de 10,0 à -39,3, tandis que celle de Bank of America auprès des gérants de fonds a souligné que les investisseurs fuyaient désormais les actions pour se replier sur le cash.
Aux Etats-Unis, où les indices de Wall Street ont clôturé dans le désordre lundi, la tendance positive a été renforcée par la publication des prix à la production en février. Cet indicateur a progressé plus vite que prévu, en hausse de 0,8% d’un mois sur l’autre et de 10,0% en rythme annuel, alors que le Federal Open Market Committee (FOMC) de la Fed se réunit ce mardi et mercredi.
Les traders évaluent à 91% la probabilité d’une hausse de 25 points de base des taux de la Fed mercredi pour contrer l’inflation. Les investisseurs s’intéressent surtout aux éléments que la banque centrale américaine pourrait fournir concernant le rythme de la hausse du coût du crédit, le resserrement monétaire étant largement intégré par les marchés.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le seul secteur a avoir échappé au repli généralisé est celui des services aux collectivités (+0,28%), tandis qu’à l’opposé le compartiment des matières premières (-2,09%) a accusé la plus forte baisse.
ArcelorMittal et Thyssenkrupp ont abandonné chacun environ 1,4%.
Dans le secteur du luxe, qui réalise une importante part de son chiffre d’affaires en Chine, Hermès a reflué de 3,1%, LVMH de 1,4% et Richemont de 3,3%.
Ailleurs en Europe, Solvay (-1,9%) a fini dans le rouge après l’annonce d’un projet de scission en deux entités indépendantes cotées, tout comme le fabricant de tabac Swedish Match (-4,2%) qui a décidé, pour sa part, de suspendre son projet de scission et de cotation de ses activités aux Etats-Unis.
Côté hausse, Pearson, convoité par le fonds américain Apollo, a gagné 8,6%.
À WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 1,5%, le Standard & Poor’s 500 de 1,7% et le Nasdaq de 2,2%, dans un contexte de repli de la volatilité (-3%) sur les marchés.
Dix des onze principaux secteurs du S&P évoluent dans le vert, le compartiment technologique (+2,8%), soutenu par Microsoft (+3,1%) et Broadcom (+4,4%), et celui de la consommation de services non essentiels (+2,7%) enregistrant les plus fortes hausses.
L’indice des banques, pour sa part, prend 0,5% avec notamment JMorgan Chase & Co (+2%) dans la perspective d’une hausse des taux directeurs.
Les compagnies aériennes Delta Air Lines (+7,4%), United Airlines (+7,5%) et Southwest Airlines (+3,5%) profitent, elles, du relèvement de leurs prévisions de chiffre d’affaires pour le trimestre en cours.
Côté baisse, les groupes pétroliers Chevron, ExxonMobil et Occidental Petroleum abandonnent de 2,3% à 4,3% avec le repli des cours du brut.
CHANGES
Aux changes, le dollar est stable face à un panier de devises de référence, son indice ayant gagné près de 3% depuis le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
L’euro avance de 0,16% à 1,0955 dollar après être brièvement repassé au-dessus de 1,10.
TAUX
A la veille de la décision de politique monétaire de la Fed, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans recule, de 1,6 point de base à 2,1242%. Celui du deux ans, le plus sensible à l’évolution des taux, s’affiche à 1,8142% après avoir touché la veille un sommet depuis août 2019 à 1,8494%.
En Europe, où les rendements ont bondi lundi de plus de dix points, celui du Bund allemand à dix ans a fini mardi en repli de 4,5 points de base à 0,329%, affecté en partie par la publication de l’indice Zew. Le rendement de l’OAT française de même échéance a abandonné 3,7 points de base à 0,810%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier évolue à un plus bas de deux semaines, pénalisé par un reflux des craintes sur l’offre et un début d’inquiétudes sur la demande.
Dans son rapport mensuel, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole laisse entendre que la guerre en Ukraine et la hausse des prix pourraient peser sur la demande de brut cette année.
Un projet de déclaration des dirigeants des pays de l’Union européenne montre par ailleurs que le bloc va appeler à reconstituer immédiatement les stocks de gaz pour l’hiver prochain.
Au moment de la clôture des Bourses en Europe, le baril de Brent chute de 5,22% à 101,25 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 5,69% à 97,15 dollars, après être tombés respectivement à 97,44 dollars et 93,54 dollars, soit un creux depuis le 25 février.