Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, de nouveau plombées par les dernières annonces de la Banque centrale européenne (BCE), tandis qu’à Wall Street, les indices évoluaient dans le désordre à la mi-séance, les investisseurs étant partagés entre le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis et les solides résultats d’Amazon.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,77% à 6.951,38 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,17% et le Dax allemand 1,75%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 1,31%, le FTSEurofirst 300 de 1,17% et le Stoxx 600 de 1,38%.
Sur l’ensemble de la semaine l’indice parisien a perdu 0,2% et le Stoxx 600 0,7%.
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s’est abstenue jeudi, après les décisions de l’institution, de déclarer qu’un relèvement des taux d’intérêt cette année était improbable, contrairement à ses déclarations antérieures. Elle a par ailleurs reconnu que l’inflation en zone euro était plus forte qu’anticipé.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré pour sa part vendredi que le Conseil des gouverneurs de la BCE n’écarterait aucune option avant sa réunion de politique monétaire de mars et au cours des trimestres suivants face à l’incertitude croissante entourant l’évolution de l’inflation.
Deutsche Bank, BNP Paribas, Bank of America, Commerzbank et Goldman Sachs tablent désormais sur un nouveau cycle de hausses des taux en zone euro à partir de septembre, avec deux relèvements de 25 points de base d’ici la fin de l’année. J.P. Morgan et Danske Bank ne prévoient qu’une seule hausse de 25 points de base des taux en décembre.
« Les banques centrales tentent activement de resserrer les conditions financières (…) elles avancent plus vite que prévu », a déclaré Colin Asher, économiste chez Mizuho.
Aux Etats-Unis, où le marché redoute jusqu’à sept hausses de taux cette année, le rapport sur l’emploi publié ce vendredi par le département américain du Travail a montré une hausse bien plus forte que prévu des créations de postes en janvier et une croissance surprise des salaires, ce qui ravive également les craintes sur l’inflation.
La nouvelle salve des résultats des grandes entreprises américaines permet cependant aux indices de Wall Street de résister à la tendance baissière.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,5%, le Standard & Poor’s 500 de 0,1%, tandis que le Nasdaq avance de 0,5%
Amazon soutien la tendance positive avec un bond de 12,5% à la faveur d’un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes et d’un relèvement des tarifs d’abonnement à son service Prime aux Etats-Unis.
Les réseaux sociaux Snap et Pinterest prennent respectivement de 46% et 4,8%, portés par leurs résultats et prévisions, au lendemain de la chute de 26% de Meta Platforms (-2,5%). La maison mère de Facebook a enregistré pour la première fois de son histoire une baisse du nombre de ses utilisateurs actifs quotidiens.
Côté baisse, Ford, en repli de 10,9%, est pénalisé par l’annonce d’un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes. Son concurrent General Motors fléchit de 4%.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, hormis l’énergie, qui a profité d’une nouvelle flambée des cours pétroliers, tous les autres secteurs du Stoxx 600 ont terminé dans le rouge. La plus forte baisse a été à l’actif de l’immobilier (-3,1%), tandis que les autres compartiments ont perdu entre 1% et 2%.
A Paris, Stellantis a reflué de 5,3%, tandis qu’à l’opposé TotalEnergies a gagné 2,5%. A Londres, a avancé de 3,4%
Côté résultats, Publicis (+3,7%) a continué de bénéficier de ses solides prévisions annoncées jeudi.
Vinci a fini en légère hausse après avoir dit anticiper un bénéfice net annuel au-dessus de celui de 2019, soit avant la pandémie.
Orpea et Korian ont chuté respectivement de 12,4% et 16,8% après l’annonce d’une enquête en cours du magazine de France 2 « Cash Investigation » sur les pratiques au sein d’Ehpad privés.
LES INDICATEURS DU JOUR
En Allemagne, les commandes à l’industrie ont augmenté plus que prévu en décembre, avec une progression de 2,8% en données ajustées des variations saisonnières après une hausse de 3,6% en novembre.
En France, la production industrielle a reculé de 0,2% en décembre.
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar gagne 0,15% face à un panier de devises de référence après avoir reculé plus tôt à un creux deux semaines. Le billet vert bénéficie des anticipations d’une hausse des taux après la publication du rapport sur l’emploi.
L’euro, qui avait profité jeudi des déclarations de Christine Lagarde, est quasiment stable, à 1,1445 dollar.
TAUX
Sur le marché obligataire, les rendements sont en forte hausse. Celui des Treasuries à dix ans gagne 10 points de base à 1,9266%.
Le taux du Bund allemand à dix ans a terminé sur un gain de 5,8 points de base à 0,207%, tandis que celui à cinq ans est passé, pour la première fois en près de quatre ans, en territoire positif avant de finir à -0,003%.
Le rendement de l’OAT français à dix ans a pris six points de base à 0,646%, au plus haut depuis environ trois ans.
PÉTROLE
Le marché pétrolier évolue en forte hausse, à des sommets depuis octobre 2014, en raison des tensions géopolitiques et de la tempête hivernale qui frappe le centre et le nord-est des Etats-Unis, ce qui alimente des craintes sur l’offre.
Le baril de Brent prend 2,7% à 93,5 dollars et le brut léger américain 2,6% à 92,6 dollars.