Les Bourses européennes ont terminé en baisse jeudi, les doutes sur la solidité de la reprise économique ayant repris le dessus après les annonces de la Réserve fédérale américaine, celles de la Banque d’Angleterre et les derniers chiffres du chômage aux Etats-Unis.
Le retournement du sentiment de marché après plusieurs séances de hausse a aussi été favorisé par l’avertissement de l’Organisation mondiale de la santé sur la résurgence de la pandémie de coronavirus en Europe.
À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une baisse de 0,69% (34,92 points) à 5.039,50 points après être revenu dans les tout premiers échanges à 5.005,89 points, son plus bas niveau depuis huit jours. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,47% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,36%.
L’indice EuroStoxx 50 a cédé 0,67%, le FTSEurofirst 300 0,39% et le Stoxx 600 0,51%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge, le Dow Jones cédant 0,33%, le Standard & Poor’s 500 0,95% et le Nasdaq Composite 1,17%.
Le moral des investisseurs était plombé dès le début de journée par les déclarations de la Réserve fédérale, qui a évoqué mercredi soir des signes de ralentissement de la reprise aux Etats-Unis sans ouvrir spécifiquement la voie à de nouvelles mesures de soutien.
La Banque d’Angleterre a ensuite surpris les marchés en annonçant qu’elle continuait d’étudier la possibilité de recourir à des taux d’intérêt négatifs si nécessaire, en citant entre autres le risque d’un échec des discussions entre Londres et Bruxelles sur leurs relations post-Brexit.
Sur le front de la pandémie de coronavirus, le directeur de l’OMS pour l’Europe a nourri l’inquiétude en exprimant son inquiétude face à l’augmentation du nombre de cas d’infection sur le continent, jugeant que cette évolution devait inciter les gouvernements à réagir.
LES INDICATEURS DU JOUR
Aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage ont diminué moins qu’attendu la semaine dernière à 860.000 et restent près de quatre fois supérieures à leur niveau du début d’année.
Plus encourageantes, les mises en chantier de logements ont augmenté de 4,1% en août pour atteindre 1,021 million en rythme annualisé et la hausse atteint 6% pour les permis de construire.
Dans la zone euro, les chiffres définitifs de l’inflation en août confirment le basculement en territoire négatif (-0,2%) en rythme annuel, une évolution qui préoccupe la Banque centrale européenne (BCE).
VALEURS
Une large majorité des indices sectoriels européens Stoxx ont fini la journée en baisse, la seule hausse notable étant pour la pharmacie et la santé (+0,22%).
Les replis les plus marqués ont affectés les banques (-1,63%) (malgré la décision de la BCE d’assouplir les conditions de calcul de leur ratio de levier, ce qui revient à libérer quelque 73 milliards d’euros) et les matières premières (-1,13%).
Unibail-Rodamco-Westfield a fini bon dernier du CAC 40 avec une chute de 10,03%, le marché sanctionnant l’annonce d’un plan de neuf milliards d’euros visant à renforcer son bilan et qui inclut une augmentation de capital de 3,5 milliards. Son concurrent Klépierre a perdu 7,98%.
En tête de l’indice parisien, ArcelorMittal a gagné 3,24%, profitant du relèvement à l’achat de la recommandation de BofA Global Research, qui mise sur la reconstitution des stocks du secteur automobile
CHANGES
Sur le marché des devises, la journée a été marquée principalement par une baisse marquée de la livre sterling en réaction aux annonces de la Banque d’Angleterre. Au moment de la clôture en Europe, la devise britannique perdait 0,15% face au dollar et 0,23% face à l’euro.
Le billet vert cédait alors 0,15% face à un panier de devises de référence tandis que l’euro remontait au-dessus de 1,1820 dollar après un plus bas à 1,1738.
TAUX
Les chiffres de l’inflation dans la zone euro, les dernières déclarations de responsables de la BCE et celles de la Banque d’Angleterre ont fait reculer les rendements obligataires de référence en Europe: celui du Bund allemand à dix ans cédait près de deux points de base en fin de séance à -0,491% après être tombé à -0,512%, son plus bas niveau depuis le 24 août.
La baisse est logiquement plus marquée pour le dix ans britannique, repassé sous 0,2% et qui a touché en séance son plus bas niveau depuis le 11 août.
Leur équivalent américain s »affiche à 0,6805%, en recul de deux points de base.
PÉTROLE
Orientés à la baisse pendant la majeure partie de la journée grâce aux nouvelles rassurantes sur la production américaine après le passage de l’ouragan Sally, les cours du pétrole sont repartis en vive hausse.
Le Brent gagne 2,46% à 43,26 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,87 % à 40,91 dollars.