Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi dans le sillage de Wall Street qui évoluait dans le vert à mi-séance, les marchés d’action aux Etats-Unis étant soutenus par la publication des chiffres de l’inflation globalement conformes aux attentes et les propos jugés rassurants la veille de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,75% à 7.237,19 points. Le Footsie britannique a pris 0,71% et le Dax allemand 0,43%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,78%, le FTSEurofirst 300 de 0,69% et le Stoxx 600 de 0,64%.
Les statistiques publiées mercredi par le département américain du Travail ont montré que la hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis avait décéléré en décembre pour s’établir à 0,5% par rapport à novembre, même si sur un an elle représente l’augmentation la plus forte depuis 40 ans (+7,0%).
Ces chiffres ne constituent toutefois par une surprise puisque les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une augmentation de 0,4% d’un mois sur l’autre et une hausse de 7,0% en rythme annuel.
Mardi, les déclarations au Congrès de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, jugées rassurantes sur le rythme de la remontée des taux d’intérêt, avaient déjà permis aux indices de Wall Street de finir dans le vert alors que les marchés européens avaient clôturé en baisse.
Le regain de confiance des investisseurs est également alimenté par les chiffres moins élevés qu’attendu des prix à la production en Chine, ce qui pourrait favoriser un nouvel assouplissement de la politique monétaire de Pékin.
En Europe, côté indicateur, la production industrielle en novembre a cependant affiché su un an un recul inattendu, de 1,5%.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le compartiment des ressources de base (+3,11%) et celui de l’énergie (+2,3%) ont enregistré les plus fortes progressions du Stoxx 600, à la faveur des anticipations de nouvelles mesures de soutien à l’économie chinoise et d’une hausse de la demande mondiale de brut. A Paris, TotalEnergies a avancé de 3,06%, ArcelorMittal de 6,37%, tandis qu’à Londres BP a pris 3,20%, BHP Group 4,40%, AngloAmerican 3,87% et Rio Tinto 2,84%
Le secteur européen des nouvelles technologies (+1,54%) a pour sa part bénéficié de la hausse du Nasdaq, dont les titres avaient été massivement vendus dans les précédentes séances. Capgemini a gagné 1,29%.
Côté baisse, le compartiment de la santé (-0,54%) a été pénalisé par le reflux des craintes sur le variant Omicron du coronavirus. En France, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a évoqué un possible ralentissement de la circulation de cette souche.
EDF, en repli une bonne partie de la séance, a fini terminé quasiment stable malgré l’annonce d’un nouveau retard du réacteur EPR de Flamanville, dont le coût est désormais estimé à 12,7 milliards d’euros.
Dans les résultats d’entreprises, OVHcloud, a terminé sur un gain de 4,55%, le premier fournisseur européen de services d’informatique dématérialisée ayant confirmé ses objectifs annuels.
Rexel, groupe spécialisé dans les produits et services pour le secteur de l’énergie, a pour sa part bondi de 10,31%, signant l’une des meilleures performances du Stoxx 600, à la faveur de résultats supérieurs à ses objectifs pour l’année 2021.
A l’opposé, le groupe néerlandais des technologies de la santé Philips a plongé de 15,21% après un avertissement sur ses résultats..
Toujours à Amsterdam, le numéro un européen de la livraison de repas Just Eat Takeaway.com s’est adjugé 3,91% grâce à une croissance de 14% de ses prises de commandes au quatrième trimestre et une confirmation de ses objectifs cette année.
A Londres, le distributeur britannique Sainsbury a relevé mercredi sa prévision de bénéfice annuel, permettant au titre de clôturer sur un gain de 3,11%.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones prenait 0,16%, le Standard & Poor’s 500 0,31% et le Nasdaq 0,30%.
Sur les marchés d’actions, le compartiment technologique, particulièrement sensible à l’évolution des taux, progresse encore, de 0,57%, en l’absence d’indication de la part de Jerome Powell sur l’éventualité de quatre relèvements des taux de la Fed cette année.
Microsoft et Tesla s’adjugent 1,4% et 2,6%.
Apple gagne 0,6%, Goldman Sachs ayant déclaré que les délais de livraison des iPhone suggéraient que l’offre répondait désormais largement à la demande après les difficultés d’approvisionnement enregistrées l’an dernier.
Côté baisse, Biogen (-8,1%) pâtit à la fois d’un abaissement de recommandation et de la portée limitée de son traitement contre la maladie d’Alzheimer, l’agence américaine de santé CMS ayant annoncé que le programme Medicare ne prendrait en charge les traitements contre cette pathologie que pour les patients inscrits dans le cadre d’un essai clinique.
Dans les fusions-acquisitions, l’opérateur de télévision par satellite Dish Network gagne 3,8% à la faveur de discussions avec son concurrent DirecTV, filiale d’AT&T (+0,2%), d’après un article du New York Post.
Sur le plan sectoriel, tous les grands indices du S&P-500 évoluent dans le vert, à l’exception de la santé, en repli de 0,41%.
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar cède 0,54% face à un panier de devises de référence après les déclarations de Jerome Powell et les chiffres sans surprise de l’inflation.
L’euro avance de 0,52% à 1,1424, son plus haut niveau depuis le début de l’année.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans réagit aux chiffres sur l’inflation américaine, en abandonnant près d’un point de base à 1,737% après le pic touché lundi à 1,808%, dans la perspective d’une accélération du durcissement monétaire aux Etats-Unis.
Le taux du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, s’est contracté de 2,4 points de base à -0,056%, tandis que son équivalent français de même échéance a fini en baisse de 1,8 point à 0,276%.
« Le chiffre sur l’inflation est en lui-même impressionnant (…) mais il était attendu. Le marché a immédiatement réagi. Il y avait donc probablement des attentes pour qu’il ressorte encore plus haut », commente Luca Cazzulani, stratège chez UniCredit.
PÉTROLE
Le marché pétrolier poursuit sa remontée et évolue désormais au plus haut depuis deux mois, soutenu à la fois par les tensions du moment sur l’offre et par le reflux des craintes liées au variant Omicron. Les chiffres hebdomadaires de l’Energy Information Administration (EIA) sur les stocks aux Etats-Unis ont en outre montré qu’ils avaient baissé à un creux depuis octobre 2018.
Le baril de Brent prend 1,15% à 84,70 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,61% à 82,53 dollars.