Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi et Wall Street évoluait également dans le vert à la mi-séance, les marchés d’actions étant soutenus par l’annonce de progrès dans les discussions entre l’Ukraine et la Russie après plus de quatre semaines de conflit, tandis que les rendements obligataires ont profité des anticipations de relèvement de taux d’intérêt.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 3,08% à 6 792,16 points. Le Footsie britannique a pris 0,86% et le Dax allemand 2,79%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 2,96%, le FTSEurofirst 300 de 1,62% et le Stoxx 600 de 1,74%.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a déclaré mardi, à l’issue d’une réunion organisée à Istanbul entre négociateurs russes et ukrainiens, que les pourparlers entre Moscou et Kyiv avaient enregistré leurs progrès les plus significatifs à ce jour.
La Russie s’est engagée à réduire nettement ses opérations militaires dans le nord de l’Ukraine, notamment aux abords de Kyiv, tandis que l’Ukraine a proposé d’adopter un statut neutre en échange de garanties internationales pour sa sécurité.
« Ces annonces ravivent l’optimisme (sur les marchés boursiers) car elles montrent que les deux parties se parlent et, par conséquent, qu’elles pourraient parvenir à un résultat à court terme », commente Sam Stovall, stratège investissements chez CFRA Research.
L’indice mesurant la volatilité, aussi appelé « indice de la peur », reflue aux Etats-Unis de 3,6% à 18,92 points, à un creux depuis mi-janvier, tandis que son équivalent européen a fini en baisse de 12,85% à 26,5 points.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, hormis l’énergie (-1,94%), tous les autres grands compartiments ont fini dans le vert, la consommation cyclique (+3,90%), la finance (+2,68%) et les hautes technologies (+2,75%) ayant enregistré les plus importants gains.
Les sous-indices de l’automobile (+5,85%) et de la distribution (+3,54%) se sont également démarqués positivement avec Renault qui a bondi de 11,67% et Carrefour qui a avancé de 1,04%
Le compartiment bancaire (+3,8%) a continué de profiter du mouvement de remontée des rendements obligataires, avec notamment Société générale (+8,32%) et BNP Paribas (+6,40%). L’italien Unicredit, affectée dans les précédentes séances par son exposition à la Russie, a pris 7,52%.
Côté baisse, la banque britannique Barclays a abandonné 2,51% après la cession de près de 3% de son capital par un de ses principaux actionnaires.
Sanofi a perdu 2,23%, ses prévisions de ventes du Dupixent, un traitement de l’asthme, étant jugées décevantes par certains analystes.
Ailleurs en Europe, le géant danois du transport Maersk (-4,08%) a fini dans le rouge après avoir averti que le confinement de Shanghaï pour cause de COVID-19 allait gravement pénaliser le transport routier.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 0,72%, le Standard & Poor’s 500 de 0,76% et le Nasdaq de 1,25%
Les dernières annonces sur le dossier ukrainien font reculer les prix du pétrole et les groupes du secteur, dont l’indice abandonne 1,98%. Chevron et Exxon Mobil perdent respectivement 2,6% et 2,1%.
Côté hausse, l’indice sectoriel des banques prend 0,82% dans les anticipations de relèvement de taux, mais sa progression est freinée par l’aplatissement de la courbe des taux longs et courts.
Uber s’octroie 6% après une information de presse sur un possible partenariat dans les taxis de San Francisco avec Flywheel Technologies, tandis que Fedex bondit de 4% après l’annonce de la nomination de Raj Subramaniam au poste de directeur général en remplacement du cofondateur du groupe Fred Smith.
LES INDICATEURS DU JOUR
La confiance des ménages a nettement reculé en France et en Allemagne, plus que prévu, face à la hausse de l’inflation et la guerre en Ukraine, montrent les indicateurs mensuels publiés mardi par l’Insee et l’institut GfK, ressortis respectivement à 91 points et -15,5 points.
CHANGES
L’annonce de progrès sur le dossier ukrainien pénalise le dollar (-0,91%) face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro en profite pour remonter à 1,1108 dollar (+1,19%), au plus haut depuis le 17 mars.
Le billet vert a cependant gagné 3,4% depuis l’invasion de la Russie par l’Ukraine.
La livre sterling, elle, est tombée à son plus bas niveau depuis deux semaines après les déclarations du gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, qui a réaffirmé lundi la position prudente de l’institution en mettant en avant des signes de ralentissement de l’économie.
TAUX
Les anticipations de resserrement des politiques monétaires soutiennent les taux mais l’écart de rendement entre les obligations à court terme et celles plus longues se resserre, réflétant les craintes des traders que le relèvement du coût du crédit n’affecte l’économie à long terme.
L’écart de rendement entre les obligations américaines à deux ans et celles à dix ans est tombé mardi à moins de six points de base, se rapprochant du point d’inversion de la courbe. Le taux du deux ans se traite à 2,38% et celui du dix ans à 2,42%.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en hausse de 5,7 points à 0,641%, tandis que celui du deux ans est redevenu positif pour la première fois depuis la fin 2014 avant de clôturer à -0,043%.
Le rendement de l’OAT française à dix ans a avancé de 5,8 points à 1,061% et celui à deux ans de 7,4 points à -0,004%, après être passé positif pour la première fois depuis janvier 2015.
Robert Holzmann, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a déclaré mardi que l’institution devrait ramener son taux de dépôt à 0% d’ici la fin de l’année sous peine de devoir procéder à des relèvements plus brusques en 2023
PÉTROLE
Le marché pétrolier est orienté à la baisse en réaction aux derniers développements sur le dossier ukrainien et au confinement à Shanghaï face à la résurgence de l’épidémie de COVID-19.
Le Brent perd 3,01% à 109,09 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,18% à 102,53 dollars.