Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi et Wall Street évoluait également dans le rouge à mi-séance dans un contexte de prudence à l’entame d’une semaine marquée par des décisions de politiques monétaires de plusieurs banques centrales dans le monde alors que parallèlement le variant Omicron suscite de nouvelles inquiétudes.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,7% à 6.942,91 points. Le Footsie britannique a reflué de 0,83% et le Dax allemand de 0,01%.
L’indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,38%, le FTSEurofirst 300 0,44% et le Stoxx 600 0,43%.
La Réserve fédérale américaine (Fed), qui se réunit mardi et mercredi, devrait débattre d’une accélération de la réduction de ses achats de titres sur les marchés dans un contexte d’inflation élevée.
Une enquête Reuters auprès d’économistes prévoit que la Fed relève ses taux de 25 points de base au troisième trimestre 2022 avant une autre hausse au quatrième trimestre à l’issue de la fin du « tapering », son programme d’achats d’actifs.
Les décisions de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre (BoE) sont, elles, attendues jeudi et celle de la Banque du Japon le vendredi.
De nombreux acteurs du marchés estiment que la BCE pourrait annoncer l’arrêt en mars prochain du programme d’achats d’obligations PEPP lancé en urgence en mars 2020 face à la pandémie et augmenter temporairement le volume d’achats du programme « historique » APP.
Parallèlement, la propagation du variant Omicron du coronavirus continue d’être surveillée par les investisseurs, alors que nouveaux doutes émergent sur l’efficacité des vaccins actuels contre cette souche.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré lundi que la souche identifiée dans plus de 60 pays, posait un risque « très élevé » à l’échelle mondiale, certaines données suggérant une forme de « résistance » au vaccin et une diffusion rapide.
La Grande-Bretagne a fait savoir lundi que le variant Omicron se propageait à une « vitesse phénoménale » et était à l’origine d’environ 40% des infections à Londres.
Dans une étude publiée lundi, des scientifiques de l’Université d’Oxford estiment que deux doses des vaccins actuels contre le COVID-19 ne permettent pas de produire suffisamment d’anticorps contre le variant Omicron.
VALEURS EN EUROPE
Aux valeurs en Europe, les fusions-acquisitions ont animé la tendance. Le laboratoire suisse Vifor Pharma a bondi de 18,45% à la faveur de l’ouverture de discussions en vue d’un possible rapprochement avec son concurrent australien CSL dans le cadre d’une transaction estimée à 10 milliards de dollars australiens (6,34 milliards d’euros).
Toujours à Zurich, Credit suisse (-1,79%) a annoncé lundi un vaste remaniement de son comité exécutif, la banque souhaitant tourner la page d’une année 2021 marquée par de nombreuses affaires et des pertes.
Sa concurrente UBS (-0,4%) a été déboutée de son pourvoi devant la cour d’appel de Paris, qui a confirmé lundi la condamnation de la banque pour démarchage bancaire illicite et blanchiment de fraude fiscale aggravé, tout en allégeant à 1,8 milliard d’euros le montant total dont l’établissement suisse devra s’acquitter.
A Paris, Air France-KLM a cédé 3,3%. La compagnie a annoncé le remboursement de 500 millions d’euros sur l’encours de quatre milliards d’euros du prêt garanti par l’Etat français (PGE).
Arkema (-2,1%) et Solvay (-1,7%) ont été pénalisés par un abaissement de la recommandation de Morgan Stanley.
Dans les hydrocarbures, Norsk Hydro a gagné 2,72% après avoir revu en hausse ses ambitions de réduction des coûts et annoncé son intention de verser un dividende plus important pour 2021.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,8%, le Standard & Poor’s 500 de 0,7% et le Nasdaq de 1,16%, la séance étant volatile avec un « indice de la peur » en hausse de plus de 12% à 20,96 points.
La majeur partie des secteurs du S&P-500 évoluent dans le rouge, le compartiment défensif étant pratiquement le seul à résister à la tendance baissière. L’indice des biens de consommation courante, les « utilities » et l’immobilier gagnent respectivement 0,88%, 1,18% et 0,92%.
Aux valeurs, Apple recule légèrement après avoir frôlé la barre symbolique des 3.000 milliards de dollars (2.660 milliards d’euros) de capitalisation, un niveau jamais atteint par une entreprise cotée.
Au chapitre des fusions acquisitions, Pfizer prend 5,18% après l’annonce du rachat d’Arena Pharmaceuticals (+83,1%) par le laboratoire américain pour 6,7 milliards de dollars.
CHANGES
Aux changes, l’indice dollar, qui mesure les variations de la devise américaine à un panier de monnaies de référence, gagne 0,16%, dans l’anticipation d’un resserrement monétaire plus rapide que prévu aux Etats-Unis .
L’euro au contraire baisse de 0,13% à 1,1296 dollar, les cambistes estimant que la Fed se montrera plus rapide que la Banque centrale européenne en matière de relèvement de taux.
La livre sterling (-0,31%) recule également face au dollar à 1,3228, en raison de spéculations sur le maintien par la Banque d’Angleterre de son principal taux directeur au plus bas historique.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans recule de 6,5 points de base, à 1,4241%, tandis que celui à deux ans perd près de trois points à 0,6344%, les inquiétudes sur le variant Omicron prenant le dessus sur l’issue des réunions des banques centrales.
Le taux du Bund allemand à dix ans a pour sa part abandonné 3,1 points de base à -0,381%, tandis que son équivalent français s’est contracté de 2,8 points à -0,030%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est affecté par de nouveaux doutes sur l’efficacité des vaccins contre le variant Omicron du coronavirus, ce qui pourrait à terme peser sur la demande mondiale de brut. Le Brent recule de 0,61% à 74,69 dollars et le brut léger américain de 0,53% à 71,29 dollars.