Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi et Wall Street évoluait également dans le rouge à la mi-séance, les marchés d’actions étant pénalisés par la remontée des rendements obligataires dans un contexte d’anticipation de hausse des taux d’intérêt cette année aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,94% à 7.133,83 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,63% et le Dax allemand 1,01%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 1,03%, le FTSEurofirst 300 de 0,75% et le Stoxx 600 de 0,97%.
Le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) se réunit les 25 et 26 janvier et les investisseurs tablent sur un cycle de hausse des taux à partir du mois de mars pour contrer l’inflation.
Au Japon, la banque centrale du pays a relevé mardi sa prévision d’inflation pour l’exercice fiscal débutant en avril prochain et noté un risque accru que la récente hausse des prix s’étende au-delà des produits de base.
Sur le Vieux continent, même si la Banque centrale européenne (BCE) s’est engagée le mois dernier à continuer à soutenir l’économie, les marchés monétaires évaluent désormais à 100% la probabilité d’une hausse de 20 points de base des taux de l’institution d’ici décembre prochain.
Mercredi et jeudi seront publiés respectivement les chiffres définitifs de l’inflation en Allemagne et dans la zone euro pour le mois de décembre.
L’entame de la saison des résultats des entreprises incite par ailleurs les investisseurs à la prudence.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, l’annonce du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft pour un montant de 68,7 milliards de dollars (59,5 milliards d’euros) a agité le secteur du jeu vidéo.
Ubisoft, considéré par certains analystes comme la prochaine cible du secteur après le rachat également de Zynga par TakeTwo la semaine dernière pour 12,7 milliards de dollars, a gagné 11,86%. Rovio, CD Projekt, Frontier et Paradox ont pris respectivement 2,24%, 1,54%, 6,06% et 2,84%.
Sur le plan sectoriel, la hausse des cours du pétrole a permis au compartiment européen de l’énergie (+1,05%) d’échapper au repli généralisé des grands indices.
TotalEnergies a pris 1,49%, TechnipFMC 2,13% et CGG 2,03%.
Le secteur du transport aérien et des loisirs (-1,49%) a en revanche été pénalisé par la remontée des cours du brut. Lufthansa et Air France-KLM ont cédé respectivement 1,55% et 1,09%
Le compartiment des nouvelles technologies a lui été affecté par la remontée des rendements obligataires, Worldline abandonnant 3,86% et Dassault Systèmes 1,55%.
Ailleurs en Europe, le chocolatier Lindt & Sprüngli a perdu 2,96% après la publication de ses résultats qui montrent un ralentissement de l’activité en Amérique du Nord en raison de goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 1,43%, le Standard & Poor’s 500 de 1,46% et le Nasdaq de 1,78%, pénalisés notamment par le repli des valeurs technologiques (-1,56%) et par Goldman Sachs (-7,66%), l’énergie (+0,41%) étant le seul secteur dans le vert.
Après les annonces mitigées de J.P. Morgan Chase et Citigroup la semaine dernière, qui ont donné le coup d’envoi de la saison des comptes trimestriels des sociétés, Goldman Sachs a fait état mardi d’un bénéfice en dessous des attentes. L’indice des banques reflue de 2,39%
Microsoft (-1,33%) et Activision Blizzard (+27,18%) animent également la tendance à Wall Street après leur opération de fusion. Electronic Arts, Take-two interactive software et Zynga prennent respectivement 5,3%, 4,01% et 1,06%.
LES INDICATEURS DU JOUR
En Allemagne, le moral des investisseurs s’est amélioré bien plus nettement qu’attendu depuis le début du mois de janvier, avec un indice ZEW à 51,7 après 29,9 en décembre, montre mardi l’enquête mensuelle de l’institut d’études économiques.
Aux Etats-Unis, l’activité manufacturière dans la région de New York s’est pour sa part contractée fortement au mois de janvier, passant en territoire négatif pour la première fois depuis juin 2020, selon l’enquête mensuelle de l’antenne régionale de la Réserve fédérale.
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar profite de la hausse des rendements obligataires et gagne 0,51% face aux autres grandes devises, se dirigeant vers une sixième séance consécutive dans le vert.
L’euro, en repli de 0,66, repasse sous le seuil symbolique de 1,14 dollar, à 1,1334.
TAUX
Les rendements des obligations poursuivent leur remontée dans la perspective d’un relèvement des taux d’intérêt de la Fed.
Le taux du dix ans des bons du Trésor américain gagne 7,5 points de base, à 1,8466%, au plus haut depuis janvier 2020, tandis que celui du deux ans, le plus sensible à l’évolution des anticipations de taux, bondit de 7,1 points de base à 1,0384%, dépassant pour la première fois le seuil des 1% depuis février 2020.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a fini en hausse d’un peu moins d’un point, à -0,017%, après être monté à -0,002%, un nouveau test du seuil de zéro sous lequel il évolue depuis mai 2019.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est soutenu par les tensions géopolitiques, les rebelles houthis ayant revendiqué lundi une attaque de drones près de l’aéroport d’Abou Dhabi.
Le Brent gagne 0,44% à 86,84 dollars le baril après avoir atteint 88,13, son plus haut niveau depuis octobre 2014, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 1,09% à 84,7 dollars après un sommet à 85,74.
Goldman Sachs estime que le prix du baril de Brent pourrait atteindre 100 dollars au second semestre.