Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, les chiffres inférieurs aux attentes de l’emploi aux Etats-Uni ayant renforcé les attentes de nouvelles mesures de relance et donc l’appétit des investisseurs pour les actifs risqués, actions en tête, tandis que le pétrole reprenait sa remontée.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,62% (34,79 points) à 5.609,15, sa première clôture à plus de 5.600 depuis le 26 février.
A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,95% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,35%. L’indice EuroStoxx 50 a pris 0,63%, le FTSEurofirst 300 0,59% et le Stoxx 600 0,59% également.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s’adjugeant 0,58%, le Standard & Poor’s 500 0,7% et le Nasdaq Composite 0,56%. Tous trois ont inscrit des records en matinée.
L’économie américaine n’a créé que 245.000 emplois le mois dernier, a annoncé le département du Travail, le chiffre le plus faible depuis mai, alors que le consensus Reuters en attendait 469.000. Pour beaucoup d’investisseurs, cette déception, en confirmant que la reprise économique marque le pas, plaide en faveur de l’adoption rapide de nouvelles mesures de soutien à l’activité et à l’emploi.
“Le calcul (des marchés), c’est que le ralentissement du marché de l’emploi va pousser les parlementaires américains à s’accorder sur un plan de relance budgétaire pour s’aligner sur le soutien de la Fed”, commente Ulas Akincilar, responsable du trading de la plate-forme de transactions Infinox.
Ce scénario est jugé d’autant plus crédible que des progrès avaient été évoqués jeudi dans les discussions au Congrès sur un plan de relance de 908 milliards de dollars (748 milliards de dollars).
La hausse du pétrole au lendemain de l’accord conclu par les pays de l’Opep+ pour encadrer l’augmentation de leur production dans les prochains mois a également contribué à la hausses des actions.
Sur l’ensemble de la semaine, le Stoxx 600 et le CAC 40 affichent une hausse de 0,2%, leur cinquième performance hebdomadaire positive d’affilée.
VALEURS
La meilleure performance sectorielle du jour est pour les valeurs pétrolières, dont l’indice a gagné 3,14% grâce à la remontée du prix du baril. A Paris, Total s’est adjugé 3,18%, CGG 1,74% et TechnipFMC 6,79%, la plus forte hausse du SBF 120. En tête du Stoxx 600, le norvégien Aker BP a bondi de 6,82%.
D’autres secteurs ont profité des espoirs placés dans les vaccins, comme le tourisme (+1,50%).
Parmi les autres hausses notables de la séance, Dassault Aviation a pris 4,43%, profitant des informations sur une possible commande indonésienne de Rafale.
A la baisse, plusieurs valeurs tournées vers l’export ont souffert de l’appréciation de l’euro, à l’instar d’Hermès (-1,60%), LVMH (-0,77%) ou Ahold Delhaize (-2,14%).
LES INDICATEURS DU JOUR
En Europe, les commandes à l’industrie en Allemagne ont dépassé les attentes avec une hausse de 2,9% en octobre alors que le consensus tablait sur +1,5%.
La tendance est positive aussi pour les commandes à l’industrie aux Etats-Unis avec une progression de 1,0% en octobre contre +0,8% attendu.
Le déficit commercial américain, lui, s’est creusé moins qu’attendu à 63,1 milliards de dollars, soit 1,5 milliard de moins qu’anticipé.
CHANGES
Les chiffres de l’emploi américain n’ont pas interrompu la baisse du dollar, pénalisé par la perspective d’un creusement du déficit budgétaire américain pour cause de relance et par le flux de nouvelles positives sur les vaccins, qui favorise l’appétit pour le risque.
L’indice qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence a ainsi touché un nouveau plus bas de deux ans et demi et s’achemine vers une troisième baisse hebdomadaire d’affilée, supérieure à 1%.
L’euro a réduit ses gains en fin de séance pour revenir sous 1,2140 après un pic à 1,2177.
La livre sterling continue pour sa part de fluctuer au gré des spéculations sur l’issue des négociations entre Londres et Bruxelles sur l’après-Brexit.
TAUX
Les rendements de référence de la zone euro ont fini en hausse dans le sillage des américains, dopés par l’anticipation d’une augmentation des besoins de financement du Trésor américain en cas de nouveau plan de relance.
Celui du Bund allemand à dix ans, a fini à -0,544% après être revenu à -0,566% zen début de séance. Sur le marché américain, le dix ans prend près de six points de base à 0,9709%, se rapprochant un peu plus du seuil symbolique de 1%, qu’il n’a plus atteint depuis mars.
PÉTROLE
Le compromis auquel est parvenu l’Opep+ jeudi permet aux cours du pétrole de poursuivre leur hausse: le Brent gagne 1,05% à 49,22 dollars le baril après un pic à 49,92 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,23% à 46,20 dollars.