Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi, l’optimisme sur la reprise économique mondiale et la perspective d’une reprise du trafic dans le canal de Suez ayant compensé les craintes de lourdes pertes financières liées au défaut d’un fonds américain sur des appels de marge.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,45% (26,7 points), sa quatrième hausse d’affilée, à 6.015,51 points après un bref passage dans le rouge en matinée. À Francfort, le Dax a pris 0,47% et à Londres, le FTSE 100, freiné par la baisse des cours des matières premières, a limité sa progression à 0,07%.
L’indice EuroStoxx 50 a atteint en séance son plus haut niveau depuis janvier 2008 et affiche en clôture une hausse de 0,42%. Le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,27% et le Stoxx 600 de 0,16%.
La journée avait mal commencé puisqu’avant l’ouverture en Europe, après un avertissement du groupe japonais Nomura, Credit Suisse avait annoncé s’attendre à ce que ses résultats souffrent des pertes liées aux difficultés d’un fonds américain non identifié qui a fait défaut sur des appels de marge la semaine dernière. Plusieurs sources ont rapporté que le fonds en difficulté était Archegos Capital.
La nouvelle a réveillé les craintes d’un effet boule de neige dans le secteur financier, même si beaucoup d’observateurs ne voient pas dans ce dossier un risque d’ampleur systémique.
L’annonce de la remise à flot du porte conteneur Ever Given qui bloquait depuis six jours le canal de Suez, puis celle de la reprise du trafic, ont ensuite rendu le moral aux investisseurs.
A Wall Street, le recul du secteur financier (-1,34%) et de celui de l’énergie (-1,34%) continuait néanmoins de peser sur la tendance au moment de la clôture en Europe: le Dow Jones reculait de 0,24%, le Standard & Poor’s 500 de 0,44% et le Nasdaq Composite de 1,28%.
VALEURS
En Europe, l’affaire Archegos a affecté en premier lieu le secteur européen des services financiers, dont l’indice Stoxx a perdu 1,99% sur la journée, alors que celui des banques limitait son recul à 1,03%.
Credit Suisse a chuté de 13,83% après son avertissement mais le groupe helvétique est loin d’avoir été le seul à souffrir: Deutsche Bank a abandonné 3,32%, UBS 3,9%, BNP Paribas 1,94% et Société générale 2,41%.
Le compartiment du transport et des loisirs a par ailleurs cédé 1,84% avec les craintes de durcissement des restrictions sanitaires, en France notamment: l’organisateur de croisières Carnival a cédé 1,52%, le groupe de transport aérien IAG 2,11%.
Air France-KLM a néanmoins pris 0,36% après les déclarations du ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, sur les progrès des discussions avec la Commission européenne concernant l’aide publique au groupe.
Parmi les progressions sectorielles les plus marquées du jour, l’indice Stoxx de l’alimentation, secteur défensif par excellence, a pris 1,37%, celui des services aux collectivités ‘ »(« utilities ») 0,85%.
CHANGES
Le réflexe de prudence déclenché par les annonces de Nomura et Credit Suisse profite avant tout au dollar, qui bénéficie de son statut de valeur refuge et s’apprécie face aux autres grandes devises (+0,08%).
L’euro efface ainsi ses gains de vendredi et recule de 0,1% à 1,178 dollar. Il se dirige vers une baisse d’environ 2,5% sur l’ensemble du mois de mars, sa pire performance mensuelle depuis juillet 2019.
TAUX
Les rendements de référence de la zone euro, qui reculaient en début de séance après l’avertissement de Credit Suisse, sont repartis à la hausse par la suite et leur rebond s’est amplifié avec l’annonce du déblocage du canal de Suez.
Celui du Bund allemand à dix ans a fini à -0,32%, en hausse de près de quatre points de base, après être revenu à -0,37%.
Sur le marché américain, celui des Treasuries de même échéance prend un peu plus de trois points à 1,6903%. Les investisseurs attendent le plan d’investissements publics dans les infrastructures que Joe Biden devrait présenter mercredi, qui implique un soutien supplémentaire à la croissance et de nouveaux besoins de financement du Trésor.
PÉTROLE
Le marché pétrolier continue d’évoluer au gré des nouvelles concernant le trafic dans le canal de Suez et en fin de journée en Europe: la confirmation de la reprise prochaine du trafic a fait baisser les cours, qui sont ensuite revenus pratiquement à l’équilibre, à 64,57 dollars le baril pour le Brent et 61,09 pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI).