Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi et Wall Street évoluait dans le désordre à la mi-séance, la tendance positive sur les marchés d’actions étant soutenue par un optimisme prudent sur le conflit russo-ukrainien après un nouveau cycle de discussions qui se poursuivra mardi, ce qui fait reculer fortement les cours du pétrole.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,75% à 6.369,94 points. Le Footsie britannique a pris 0,57% et le Dax allemand 2,21%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,47%, le FTSEurofirst 300 de 1,06% et le Stoxx 600 de 1,2%.
Dans le cadre des nouvelles discussions entamées lundi et qui se poursuivront mardi, Kiev veut obtenir un cessez-le-feu, le retrait immédiat des troupes russes ainsi que des garanties sur sa sécurité.
Le président ukrainien Volodimir Zelenski doit par ailleurs s’adresser par retransmission vidéo au Congrès des Etats-Unis mercredi.
Même si les combats se poursuivent parallèlement aux tractations diplomatiques, les négociateurs russes et ukrainiens se sont montrés dimanche prudemment optimistes sur l’issue des pourparlers, ce qui semble calmer un peu la nervosité du marché.
L’indice mesurant la volatilité aux Etats-Unis continue de monter mais à un rythme moins rapide que dans les séances précédentes, tandis que son équivalent européen a fini en repli de 1,77%.
« Aucun signe pour l’instant d’apaisement des hostilités en Ukraine, mais les actifs à risque commencent à se comporter comme si l’essentiel de l’impact négatif est désormais intégré aux cours », note Ian Williams, analyste chez Peel Hunt.
Outre la guerre en Ukraine, présentée par la Russie comme une « opération spéciale », les investisseurs sont également dans l’attente des décisions des banques centrales, à commencer par celles de la Réserve fédérale américaine mercredi, suivie jeudi et vendredi de celles de la Banque d’Angleterre et de la Banque du Japon. En zone euro, les chiffres définitifs de l’inflation pour le mois de février seront publiés jeudi.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, hormis le compartiment technologique (-0,14%) et celui de l’énergie (-1,01%), tous les principaux secteurs ont fini dans le vert. Les valeurs financières (+2,52%) et bancaires (+3,16%) ont été parmi les plus recherchées.
BNP Paribas a gagné 4,03%, Deutsche Bank 7,98% et ING 4,37% dans l’anticipation d’un relèvement des taux directeurs.
Le compartiment automobile, qui a pris 3,26%, a été tiré pour sa part par Volkswagen (+4,38%), le groupe allemand ayant pratiquement multiplié par deux son bénéfice en 2021.
Telecom Italia (TIM) a bondi de 4,95% après avoir accepté de discuter avec le fonds américain KKR qui propose 10,8 milliards d’euros en vue du rachat de l’opérateur télécoms italien.
Côté baisse, la recrudescence du COVID-19 en Chine a affecté les valeurs du luxe, à l’image de Richemont qui a perdu 2,4%.
Sanofi a également terminé en baisse en réaction à l’échec d’un essai clinique d’un traitement du cancer du sein, tandis qu’EDF a été délaissé après avoir revu son estimation de l’impact des mesures gouvernementales concernant le prix de l’électricité.
À WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 0,64%, mais le Standard & Poor’s 500 reculait de 0,05% % et le Nasdaq de 1,18%.
Le Dow est soutenu par les fabricants de vaccins contre le COVID-19 comme Pfizer et Moderna qui prennent respectivement 3,8% et 13,3% en raison d’une forte résurgence de l’épidémie de COVID-19 en Chine.
Apple en revanche perd près de 2%, Foxconn, son principal fournisseur, étant contraint de suspendre ses activités dans la ville chinoise de Shenzhen à cause du COVID-19.
La finance (+1,83%) et les banques (+2,54%) contribuent également à la bonne tenue du Dow Jones. Bank of America gagne 3,2% dans la perspective d’un relèvement de 25 points de base des taux de la Réserve fédérale américaine mercredi, premier cycle de hausse du coût du crédit depuis 2008.
Cette perspective plombe le compartiment technologique (-1,23%), sensible à l’évolution des taux, ce qui fait reculer le Nasdaq.
Le compartiment de l’énergie (-2,65%) souffre également, Chevron, Exxonmobil, Marathon Oil ou encore Occidental Petroleum abandonnant de 2,5% à 4%.
CHANGES
Aux changes, le dollar, bien orienté dans les précédentes séances, recule (-0,4%) face à un panier de devises de référence, mais il a inscrit un plus haut de cinq ans à 118,05 yens contre la monnaie japonaise, conséquence du décalage des anticipations entre la politique de la Banque du Japon et celle de la Réserve fédérale américaine.
L’euro, en hausse de 0,72% à 1,0987 dollar, regagne une partie du terrain perdu jeudi et vendredi après la réunion de la Banque centrale européenne (BCE).
La livre sterling se traite à 1,305 dollar, à un plus bas depuis le 20 novembre 2020 contre le billet vert, avant la réunion de la Banque d’Angleterre jeudi.
TAUX
Les rendements obligataires progressent dans la perspective d’un resserrement monétaire de la Fed.
Le taux des obligations américaines à dix ans prend 11 points de base à 2,122% son niveau le plus élevé depuis l’été 2019. Celui du deux ans, le plus sensible à l’évolution des taux directeurs, gagne 7,4 points à 1,824%.
En Europe, les rendements ont suivi le même mouvement: le taux du Bund allemand a dix ans a fini en hausse de plus de dix points à 0,375%, tandis que celui à deux ans est remonté à son niveau du 23 février à -0,319% avant de réduire ses gains à -0,339% (+6,2 points).
Le rendement de l’OAT française à dix ans s’est apprécié de 10 points à 0,846%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est affecté à la fois par l’espoir, certes prudent, d’une résolution du conflit russo-ukrainien et par les doutes sur la demande chinoise après les mesures de restriction sanitaires prises dans plusieurs provinces du pays face à la résurgence de l’épidémie de COVID-19.
Le baril de Brent recule de 7,14% à 104,72 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 7,15% à 101,44 dollars, mais les deux références du pétrole sont toujours en hausse d’environ 34% depuis le début de l’année.