Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse vendredi, effaçant en une séance la majeure partie des pertes accumulées sur les quatre précédentes, grâce à un regain d’espoir de voir aboutir rapidement la recherche d’un vaccin contre le coronavirus et à un indicateur économique américain encourageant.
À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une progression de 2,04% (98,44 points) à 4.935,86 points, après un pic à 4.957,60.
A Londres, le FTSE 100 a gagné 1,49% et à Francfort, le Dax a avancé de 1,62%. L’indice EuroStoxx 50 a pris 1,65%, le FTSEurofirst 300 1,45% et le Stoxx 600 1,26%.
Sur l’ensemble de la semaine, le Stoxx n’accuse ainsi plus qu’un repli de 0,78% et le CAC 40 une baisse de 0,22%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street affichait elle aussi un rebond substantiel: le Dow Jones s’adjugeait 0,91%, le Standard & Poor’s 500 0,57% et le Nasdaq Composite 0,24%. Le Dow profitait entre autres du bond de 3,57% de Boeing, sur de nouveaux espoirs de reprise prochaine des vols du 737 MAX.
Les investisseurs américains, comme les européens, saluent principalement les déclarations du géant de la pharmacie Pfizer sur une possible demande d’homologation dès novembre pour le vaccin contre le COVID-19 qu’il a développé avec l’allemand BioNTech, et l’accélération des ventes au détail aux Etats-Unis en septembre (+1,9% après +0,6% en août), jugée de bon augure pour le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au troisième trimestre.
Ces deux facteurs l’emportent pour l’instant sur les préoccupations liées aux signes d’accélération de l’épidémie dans de nombreux pays et à l’absence de progrès sur la relance aux Etats-Unis comme sur le Brexit, des dossiers qui demeurent des préoccupations majeures pour beaucoup d’investisseurs.
VALEURS
La plus forte hausse sectorielle du jour en Europe est pour l’automobile, dont l’indice Stoxx a gagné 3,59% après l’annonce d’une hausse du marché européen en septembre, la première depuis le début de l’année.
Le compartiment a aussi profité des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu publiés par l’allemand Daimler, dont l’action a pris 5,48%. A Paris, Renault s’est adjugé 5,18% et PSA 5,49%.
La plus forte progression du CAC 40 est pour LVMH (+7,34%) grâce à une baisse moins marquée qu’anticipé de ses ventes en données organiques au troisième trimestre. Ailleurs dans le secteur du luxe, Kering a gagné 4,01%, Hermès 2,33% et Moncler 4,1%.
A noter aussi, le bond de 10,79% de Thyssenkrupp après l’offre du groupe Liberty Steel sur ses activités sidérurgiques.
A la baisse, Unibail-Rodamco-Westfield a abandonné 0,1% au lendemain du bond de 14,1% qui a salué le déclenchement d’une bataille d’actionnaires et Danone a perdu 3,44% en réaction aux informations de Challenges selon lesquelles la directrice financière est sur le point de quitter le groupe tandis que le PDG, Emmanuel Faber, prépare une vaste réorganisation.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les chiffres des ventes au détail n’étaient pas les seuls attendus ce vendredi aux Etats-Unis: la production industrielle accuse une rechute inattendue en septembre (-0,6%) tandis que l’indice de confiance des ménages de l’université du Michigan dépasse les attentes en première estimation, à 81,2 après 80,4.
Dans la zone euro, Eurostat a confirmé que l’inflation, à -0,3% en rythme annuel en septembre, évoluait à son plus bas niveau depuis quatre ans.
CHANGES
Le regain d’appétit pour le risque qui profite aux actions désavantage en revanche le dollar, qui se déprécie de 0,17% face à un panier de devises de référence.
L’euro ne progresse toutefois que légèrement, pénalisé par les chiffres de l’inflation des 19, et se traite autour de 1,1710 dollar.
La livre sterling, elle, a repris au fil des heures la majeure partie du terrain perdu à la mi-journée en Europe en réaction aux propos de Boris Johnson, le Premier ministre britannique, demandant à ses compatriotes de se préparer à une sortie définitive de l’Union européenne sans accord négocié avec Bruxelles.
TAUX
Les rendements de référence de la zone euro ont encore amplifié leur baisse de la semaine, celui du Bund allemand à dix ans cédant un peu plus d’un point de base sur la journée à -0,621%.
Il accuse ainsi un recul hebdomadaire de près de 10 points, le plus important depuis juin.
La tendance est différente sur le marché obligataire américain: le rendement des Treasuries à dix ans monte de plus d’un point à 0,744% après les chiffres des ventes au détail et de l’enquête du Michigan.
PÉTROLE
S’il réduit peu à peu ses pertes, le marché pétrolier continue de souffrir de la résurgence de l’épidémie dans de nombreux pays, qui fait craindre un recul de la demande.
Le Brent abandonne 0,37% à 43,00 dollars le baril après être revenu à 42,27 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,27% à 40,85 dollars.