Après une première édition réussie, le forum international de la RSE prépare déjà son retour avec une petite annonce au programme : lancement d’un appel à candidature pour la 2e édition du prix « Tunisia RSE Awards 2023 », ayant pour vocation de mettre en valeur les entreprises dont les initiatives en matière de RSE sont innovantes, significatives et prometteuses.
L’Agence tunisienne de mise en place de stratégie RSE et marketing sociétal « AM Medias Plus » a organisé, mercredi 15 février 2023 au siège de l’Iace, une conférence de presse pour lever le voile sur les grandes lignes de la deuxième édition du forum international de la RSE, désormais baptisé ‘’RSE Power Forum’’. Prévue pour les 24 et 25 mai 2023 au Medina Conférence and Expo Center – Yasmine Hammamet, cette deuxième édition se tiendra sous la thématique « La transformation digitale : Levier d’une RSE performante ».
Les entreprises tunisiennes ont-elles entamé leur démarche RSE ? Quelle stratégie ont-elles adoptée ? Comment la transformation digitale permet-elle d’accélérer le développement de la stratégie RSE ? C’est principalement à ces questions et bien d’autres auxquelles le forum va tenter de répondre.
Premier du genre
À l’ouverture des travaux de cette conférence, Mme. Manel Arfa, Directrice Générale d’AM Media Plus, a indiqué que ce forum, le premier du genre en Tunisie, vise à vulgariser la culture RSE au sein des entreprises tunisiennes à travers l’accompagnement de leur stratégie RSE, la valorisation de leur engagement, l’augmentation de la visibilité des initiatives RSE auprès des consommateurs, distributeurs…, et toutes les parties prenantes.
« RSE Power Forum est, en fait, un lieu de réseautage libre, ouvert à toutes les entreprises dans tous les secteurs. Au programme, deux journées d’inspiration, de conseil, de partage d’expérience et de témoignage. Par ailleurs, des experts nationaux et internationaux de renommée y prendront part et des décideurs des secteurs privé et public ainsi que des acteurs RSE viendront partager leur expérience et leur action RSE, sociale, environnementale…, le tout dans l’objectif de promouvoir l’image de l’entreprise de demain », a-t-elle souligné.
La Bourse de Tunis, partenaire clé
L’événement était aussi l’occasion pour annoncer le partenariat avec la Bourse de Tunis, une initiative qui vise à ancrer le développement durable et la RSE dans la vie des entreprises tunisiennes, cotées ou non. À cette occasion, M.Bilel Sahnoun, directeur général de la Bourse de Tunis, a affirmé qu’aujourd’hui, la RSE n’est plus un choix ou un luxe, mais plutôt une nécessité et une obligation, surtout avec les nouvelles directives européennes, avec la taxe carbone qui se met en place, avec les obligations d’audit de certaines entreprises appartenant à des groupes internationaux…
« Durant ces dernières années, la tendance mondiale est devenue la finance durable, avec les obligations qui en découlent, traduites entre autres par les directives RSE de l’Union Européenne. Cette nouvelle donne a incité le monde de la finance à s’impliquer de plus en plus dans cette thématique de RSE. À la Bourse de Tunis, on a commencé à nous impliquer dans ladite thématique depuis 2015 grâce à l’initiative Sustainablre Stock Exchange, promue par les Nations Unies.
On était parmi les premières bourses au monde à avoir adhéré à cette initiative et puis on a pensé à créer un cadre qui regroupe toutes les mesures de l’adhésion et de performance des entreprises dans le cadre de la RSE et on a édité l’année dernière, avec le CMF, un Guide de Reporting Environnemental, Social et de Gouvernance (ESG) avec 32 indicateurs de mesure. Ce Guide vient enrichir les outils du pays pour aider les entreprises à véhiculer les bonnes pratiques. Il a été bien accueilli par les entreprises –même celles qui ne sont pas cotées- et par la présidence du gouvernement. C’est un guide transversal qui peut être adopté par plusieurs entreprises », a expliqué M.Sahnoun.
Une dynamique d’envergure internationale
De son côté, M.Khalil Laabidi, commissaire général de cette deuxième édition, n’a pas manqué de rappeler que la Tunisie était toujours un pays précurseur à l’échelle continentale de nouveaux concepts et de nouvelles démarches, capables d’améliorer le quotidien de l’entreprise et de la société d’une manière générale. « RSE Power Forum s’inscrit parfaitement dans cette logique et va prendre, dans quelques années, une envergure internationale, parce que la Tunisie se dote de compétences de très haut niveau et indispensables et a la volonté nécessaire pour mettre les choses en avant ».
M.Laabidi a, par ailleurs, précisé qu’avant les années 1970, pour une entreprise, l’objectif c’était de produire et de produire massivement, indépendamment de ses effets sur son environnement, sur elle-même, sur les gens qui travaillent… Mais au fil du temps, on s’est rendu compte que cette course vers la production intensive a détérioré l’environnement global de l’entreprise et cette détérioration a nui, à son tour, à l’entreprise elle-même. « Plus loin que cela, aujourd’hui, avec la digitalisation, il y a eu un nouveau rebond ; la culture de RSE. Après que l’entreprise est devenue visible mondialement, elle est devenue redevable, elle a une image à soigner de part son action sur son environnement social, économique et environnemental », a-t-il encore souligné.
La RSE ne date pas d’aujourd’hui
Sur un autre plan, M.Laabidi a indiqué que la Tunisie ne commence pas aujourd’hui. On a une loi sur la RSE qui est parue en 2018, on a la loi sur l’investissement qui comporte des mesures RSE en ce qui concerne la transparence, l’égalité entre l’investisseur étranger et celui tunisien, en ce qui concerne la gouvernance… Il y a aussi une loi sur l’environnement, la loi sur les PPP…
« Énormément de textes qui ne se prononcent pas comme des lois RSE mais qui sont là pour protéger le concept RSE. Ceci sans oublier que la loi de 2018 a prévu de mettre en place un Observatoire national de la RSE sous la présidence du gouvernement, mais qui n’a pas encore vu le jour. Aujourd’hui, la communication et la sensibilisation autour de la RSE vont permettre de mettre en place les mécanismes nécessaires pour la mise en place de cet Observatoire », a-t-il affirmé.
Qu’en est-il du Concours RSE ?
Pour sa part, Mme. Rim Ajam, experte RSE, est revenue sur les critères de sélection du concours prévu dans le cadre du forum, pour récompenser les entreprises qui ont engagé une démarche RSE. Également présidente du jury du concours, Mme. Ajam a annoncé qu’un appel à candidature a été lancé pour les entreprises souhaitant s’inscrire au concours. La réception des dossiers a commencé à partir du jeudi 16 Février 2023 et se terminera le 10 mai 2023 à Minuit.
« Le concours RSE est ouvert à toutes les entreprises. Il s’adresse à des entreprises de différents niveaux de maturité. L’idée derrière sa création est de valoriser toute bonne pratique dans l’entreprise pour qu’elle soit durable et à la fois rentable. Ça sera aussi l’occasion pour les entreprises qui veulent faire connaitre leur démarche et présenter leur progression. En ce qui concerne les critères de sélection, l’objectif ultime pour nous c’est d’inspirer les entreprises qui sont porteuses de bonnes pratiques. C’est plutôt d’inspirer et d’être inspirées. On veut que ce forum soit un lieu de rencontre. À cet égard, nos critères sont l’innovation, créer de la différence et laisser un impact », a-t-elle affirmé.