La Tunisie a appelé, lundi, les Nations unies et la communauté internationale, à la nécessité d’opérer un bond qualitatif dans la gestion de la dette selon les nouvelles approches de développement, et l’appui financier fourni par le système financier mondial, « loin des conditions excessives ou des diktats qui ne tiennent pas compte des spécificités et des conditions des pays, tout particulièrement, les pays en développement et les moins avancés, notamment en Afrique. »
Dans une allocution prononcée par le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Othman Jerandi, devant l’Assemblée générale de l’ONU lors de sa 77e session, la Tunisie a appelé à « recycler les dettes de ces pays et à les convertir en des projets d’investissement », mettant l’accent sur la nécessité de permettre aux peuples de récupérer les fonds spoliés transférés à l’étranger.
Tout comme elle réaffirme son appel à la communauté internationale en vue d’honorer ses engagements envers le continent africain sur la base de la solidarité, de l’égalité et du partenariat égalitaire, et d’être à l’écoute de ses préoccupations de développement et de sécurité, la Tunisie plaide en faveur d’une « approche économique dans laquelle la croissance ne se juge pas par sa vitesse mais plutôt sa qualité, à travers l’investissement dans le savoir, la science, l’innovation et les technologies modernes. »
A ce titre, Jerandi a évoqué les recommandations attendues du Sommet de la Francophonie, qui se tiendra sur l’île de Djerba les 19 et 20 novembre 2022, sur « le numérique comme tributaire du développement et de la solidarité », dans le but de promouvoir les moyens visant à atteindre des objectifs communs dans les domaines du numérique, de la technologie et du développement.
D’autre part, la Tunisie a appelé à la nécessité de revoir un certain nombre d’approches liées à l’alimentation, à l’énergie, aux pénuries de matières premières, à la hausse sans précédent des prix alimentaires au niveau mondial, aux taux élevés d’inflation, à la dette et au service de la dette, afin de sauver les objectifs de l’Agenda 2030 pour le développement durable.
Le discours de la Tunisie a également abordé les moyens de consolider la paix et de la sécurité internationales, sur la base de l’état du droit international et de la légalité internationale.
Dans ce contexte, Jerandi a mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer au règlement pacifique des conflits sans discrimination ni distinction aucune, de mettre fin aux conflits absurdes, de s’abstenir de provoquer des crises et de trouver des solutions aux problèmes justes, au premier rang desquels la cause palestinienne, en mettant fin à la l’occupation et à œuvrer en vue de l’instauration d’un État palestinien indépendant avec pour capitale Al Qods.
Sur un autre plan, Jerandi a tenu à préciser qu’il ne peut y avoir un « modèle type » transposable à tout le monde, appelant en faveur d’une approche qui prend en ligne de compte les défis, les problèmes et les spécificités de chaque pays sans pour autant perdre de vue le socle commun de valeurs et de principes entre eux.
« Il n’y a pas de Démocratie mais plutôt (des démocraties) », a souligné le chef de la diplomatie tunisienne, soulignant que l’option démocratique en Tunisie est un « choix national irréversible et incontournable. »
« Nous sommes à l’œuvre pour renforcer et préserver ce processus démocratique à travers un démarche corrective dont le parachèvement sera couronné par la tenue des élections législatives le 17 décembre 2022 », a-t-il conclu.