La Libye, déterminée à libérer le potentiel du secteur privé, est ouverte aux entreprises tunisiennes, a déclaré le chef du gouvernement d’Union nationale libyen, Abdelhamid Dbeibah.
Intervenant au cours d’une réunion tenue, jeudi, au siège de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du commerce et de l’Artisanat (UTICA) en présence d’hommes d’affaires tunisiens et des ministres et responsables libyens de structures exécutives, Dbeibah a ajouté que tout partenariat entre les secteurs privés des deux pays sera le bienvenu.
Coprésident une séance de travail avec le président de l’UTICA, Samir Majoul, Dabaiba a ajouté que les entreprises tunisiennes peuvent aussi fournir un appui administratif et technique et de la main d’œuvre technique à leurs homologues libyens. Il a cité à titre d’exemple les domaines des travaux publics, les projets d’infrastructure, les établissements de soins de santé, la gestion du secteur pharmaceutique, les industries agroalimentaires et la connexion électrique. « Il n’y a pas de barrières ou de frontières qui peuvent impacter ou perturber les relations Tuniso-libyennes. Les Libyens ont été soutenus par leurs frères tunisiens pendant les crises traversées », a-t-il rappelé. Et d’ajouter que son pays est actuellement en phase de construction et a besoin de l’expertise et des compétences des tunisiens et des entreprises tunisiennes.
De son côté, Majoul a précisé que le renforcement des relations historiques entre les deux pays nécessite une base économique solide, soulignant la nécessité d’élargir la coopération pour toucher de nouveaux secteurs tels que les services, les communications et la digitalisation tout en accordant une attention aux autres secteurs dans lesquels les deux pays ont enregistré de bons résultats, comme les industries agroalimentaires et la sous-traitance. Il a rappelé qu’à ce jour la Tunisie et la Libye ont signé environ 70 accords couvrant presque tous les secteurs. Cependant, ces accords devront être actualisés dont celui de la zone de libre-échange qui doit être élargi pour intégrer le secteur des services afin de créer un marché unifié dans le commerce, l’industrie et l’investissement. Majoul a mis l’accent sur la nécessité de lever les restrictions devant les investisseurs tout en leur garantissant la liberté absolue de circulation, d’investissement et de propriété.
Il a également appelé les banques centrales et les banques des deux pays à lancer des lignes de financement pour les investissements libyens en Tunisie et les investissements tunisiens en Libye. La priorité devra être accordée aux entreprises tunisiennes dans la mise en œuvre des projets publics en Libye, ainsi qu’aux investissements et aux ressources humaines tunisiennes, a encore indiqué Majoul. Et d’ajouter que la conjoncture mondiale actuelle et la situation géopolitique internationale nécessitent davantage de coordination et de coopération entre les deux pays afin de pallier aux défis, notamment en termes de souveraineté alimentaire, sanitaire et énergétique.
Il faudra mettre en place une stratégie commune qui permettra aux deux pays de réaliser ces objectifs vitaux, a-t-il encore fait savoir. Majoul a souligné que les patronats des deux pays œuvreront conjointement dans ce sens, et ce, en se basant sur des liens historiques qui remontent aux années cinquante. A noter la réunion en question a permis aux hommes d’affaires des deux pays de présenter leur vision du renforcement de la coopération dans de nombreux secteurs, outre les difficultés auxquelles certains d’entre eux sont confrontés. Accompagné d’une importante délégation ministérielle de haut niveau, le chef du gouvernement de l’Union nationale libyen, Abdelhamid Dabaiba, effectue, les 30 novembre et le 1er décembre 2022, une visite de travail à Tunis. Cette visite vient consolider les liens de fraternité et de coopération entre les deux pays.