La Banque africaine de développement prévoit de mettre en place la Facilité africaine pour une transition énergétique juste, a indiqué mardi à Accra, capitale du Ghana, le Président du Groupe de la BAD, Akinwumi A. Adesina.
Il a souligné à l’ouverture des Assemblées annuelles du Groupe de la BAD (du 23 au 27 mai 2022), que cette facilité sera utilisée pour aider les pays africains à remplacer des centrales électriques fonctionnant au fioul lourd et au charbon, par des systèmes de production d’électricité à base d’énergies renouvelables.
Et de rappeler à cet égard, que le Conseil d’administration de la banque a approuvé une nouvelle politique énergétique de non financement du charbon, s’inscrivant dans le cadre de sa stratégie sur le changement climatique et la croissance verte.
Pour Adesina, il est impératif de s’assurer de trois impératifs en matière de transition énergétique, à savoir, la garantie de l’accès à l’électricité à un prix abordable, de la sécurité de l’approvisionnement, et du maintien du gaz comme un élément essentiel du bouquet énergétique pour l’Afrique, étant donné l’irrégularité de la production des énergies renouvelables.
Sur ce dernier point, le Président de la BAD a avancé que « même si l’Afrique subsaharienne triple son utilisation du gaz pour l’énergie, elle ne contribuerait qu’à moins de 0,67% des émissions mondiales de carbone ».
Et d’ajouter que les progrès dépendront du respect par les économies développées, de leur engagement à fournir au moins 100 milliards de dollars de financement climatique par an aux pays en développement.
« Nous devons également, veiller à ce que les promesses faites lors de la COP 26 à Glasgow, soient maintenues lors de la COP 27 qui se tiendra en novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte, lors de la COP Afrique », a-t-il insisté.
« L’Afrique est en mesure d’accélérer son développement si elle tire mieux parti des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI. Elle peut accélérer son développement et faire face à d’autres défis, tels que le changement climatique, la dette, l’insécurité et les effets de la guerre russo-ukrainienne sur leurs économies…. »
« Comme convenu par les chefs d’État africains, lors du Sommet sur le financement des économies africaines, organisé par le président Emmanuel Macron, à Paris, l’Afrique doit disposer d’une réaffectation des DTS, de 100 milliards de dollars de la part des économies développées », a rappelé le Président du Groupe de la BAD .
Et de poursuivre, « l’Union africaine a appelé à une réaffectation des DTS à l’Afrique, dont une partie est assurée par la BAD », soulignant l’importance « d’utiliser les DTS de manière plus pragmatique pour soutenir les pays africains ».
« La BAD peut multiplier par 4 les DTS, lesquels peuvent être absorbés sous forme de fonds propres, et augmenter par conséquent, sa capacité de crédits accordés aux pays…. En effet, les DTS mobilisés seront utilisés pour fournir des capitaux et des financements supplémentaires aux banques de développement en Afrique, dans le cadre du financement en commun. Cela changera la donne pour le développement accéléré des pays, et les DTS pourraient devenir un moyen de soutien de la revitalisation du développement», de telle manière que la population africaine ressentira les effets des DTS sur leur vie, a-t-il conclu.