Les besoins en liquidité du secteur bancaire tunisien ont connu une nette augmentation en février 2025, atteignant 13,001 milliards de dinars, selon les dernières données publiées par la Banque centrale de Tunisie (BCT). Ce chiffre marque une progression notable par rapport aux 12,348 milliards de dinars enregistrés en janvier 2025, confirmant la persistance de tensions sur le marché monétaire.
Une pression accrue liée au financement intérieur
Cette hausse significative s’explique principalement par l’effet restrictif du recours intensifié du Trésor public au financement intérieur. En effet, l’État a procédé à des souscriptions importantes en bons du Trésor à court terme, pour un montant global de 1,523 milliard de dinars. Cette stratégie de financement interne exerce une pression directe sur la liquidité bancaire disponible.
Des éléments atténuateurs limités mais notables
Malgré cette pression, plusieurs facteurs sont venus atténuer partiellement l’assèchement de la liquidité. Parmi ceux-ci, le remboursement de la dette intérieure en dinars, à hauteur de 646 millions de dinars, a permis de relâcher quelque peu la tension. De plus, le retour des billets et monnaies en circulation au sein du système bancaire, estimé à 193 millions de dinars, ainsi que les ventes nettes de devises à la BCT contre des dinars, d’un montant de 61 millions de dinars, ont également contribué à alléger la situation.
Un volume de refinancement en forte hausse
Dans ce contexte, le volume global de refinancement accordé par la Banque centrale a progressé, atteignant en moyenne 13,018 milliards de dinars en février, contre 12,410 milliards un mois plus tôt. Cette évolution s’explique en grande partie par la hausse des opérations principales de refinancement, mais aussi par l’augmentation des opérations à 6 mois, deux instruments devenus cruciaux pour soutenir le système bancaire.
Recul des achats fermes et des opérations à court terme
Parallèlement, les opérations d’achat ferme de bons du Trésor ont enregistré une baisse, passant de 5,179 milliards de dinars en janvier à 4,839 milliards en février 2025. Les opérations de refinancement à un mois poursuivent également leur repli, atteignant 308 millions de dinars. Cette tendance confirme un recentrage progressif sur des instruments à plus long terme.
Des taux d’intérêt relativement stables
Malgré ces évolutions, les conditions monétaires sont restées relativement stables. Le taux moyen pondéré des opérations principales de refinancement s’est établi à 8,04% en février 2025, un niveau en ligne avec celui observé les mois précédents. Le recours aux facilités à 24 heures, bien que légèrement atténué, demeure à des niveaux historiquement élevés, témoignant des tensions persistantes sur les besoins de liquidité de très court terme.