Les entreprises et les particuliers ont eu droit à plusieurs avantages financiers qui consistent notamment en le rééchelonnement des crédits sans augmentation du taux d’intérêt, et ce, pour préserver les activités des entreprises et améliorer le pouvoir d’achat des citoyens
L’objectif de la Banque centrale de Tunisie (BCT) est de préserver les postes d’emploi dans les entreprises privées et notamment dans les PME, de continuer à servir les salaires afin de maintenir le rythme de la consommation. La crise du Cofid-19 a mis à rude épreuve les entreprises suite à la récession de la demande sur le marché international. D’où le rôle important que doivent jouer les banques envers les entreprises pour les aider à redresser la barre et à retrouver, une fois la crise terminée, le rythme des activités pour contribuer un tant soit peu à la croissance économique.
En fait, les prévisions tablent sur une décroissance de -4% au cours de cette année dans la mesure où plusieurs secteurs ont été sinistrés comme celui du tourisme qui procurait à la Tunisie un important panier de devises et celui du transport. Le confinement a aggravé la situation, puisque plusieurs employés ont réduit leur activité étant confinés chez eux. Un chômage technique a été même constaté au niveau de certains métiers.
Des mesures au profit de l’entreprise
D’ailleurs, lors d’une réunion hebdomadaire avec les premiers responsables des banques, par visioconférence, qui a eu lieu lundi 13 avril, Marouane Abassi, gouverneur de la BCT, a précisé que «la BCT continuera, dans le cadre de ses prérogatives, à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir l’économie tunisienne pendant cette période exceptionnelle, tout en veillant à ce que le système bancaire dispose de liquidités suffisantes pour que le marché du crédit puisse continuer à bien fonctionner».
Les chefs d’entreprise ont eu droit à un rééchelonnement des dettes et même à contracter éventuellement de nouveaux crédits pour pouvoir réaliser leurs projets. Encore faut-il qu’elles soient éligibles conformément aux critères établis. Une cellule a été créée au sein du ministère des Finances pour traiter, au cas par cas, les différents dossiers présentés par les chefs d’entreprise demandant de bénéficier des avantages décidés.
De son côté, la Banque centrale de Tunisie suit de très près l’application des mesures exceptionnelles et demeure à l’écoute des préoccupations de la clientèle bancaire dans un souci de protection des usagers des services bancaires et de suivi de la bonne marche des services bancaires.
Les banques ont un besoin pressant en liquidités pour pouvoir continuer à octroyer les crédits aux chefs d’entreprise dont certaines souffrent d’un manque à gagner important depuis l’avènemement du coronavirus.
Soutien aux particuliers
Les particuliers ne sont pas non plus laissés pour compte puisque des mesures ont été prises à leur profit et qui consistent notamment à reporter le remboursement des crédits qui sont arrivés à échéance de paiement. Le but étant de préserver le pouvoir d’achat des citoyens sans alourdir leurs charges par ces crédits. Le gouverneur de la BCT a insisté sur la nécessité d’assurer une application uniforme et transparente des mesures de soutien aux particuliers liées au report des échéances de leurs crédits. Une méthode standard doit être appliquée par l’ensemble des banques en informant à ce sujet les clients. En outre, aucune augmentation de la charge mensuelle de remboursement ni de coûts supplémentaires ne doivent être décidés suite au report de paiement des crédits.
Un appel a été lancé aux banques par le gouverneur de la BCT en étant à l’écoute de leurs clients, particuliers et entreprises, s’enquérir de leurs difficultés et subvenir à leurs besoins de trésorerie immédiate afin d’assurer la continuité des activités et le maintien des postes d’emploi. Les dépenses des entreprises sont devenues lourdes alors que les recettes ont régressé comme un peau de chagrin. La BCT reste toujours réactive à la situation économique du pays et n’hésitera pas à mettre en place, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire et économique, un ajustement réglementaire nécessaire entrant dans le cadre de ses prérogatives. L’objectif à moyen et long termes est de rétablir la croissance après le Covid-19 en boostant les secteurs qui ont été lésés par la crise qui a eu des effets néfastes sur plusieurs activités.