Réuni vendredi, le Conseil d’administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a souligné que l’institut d’émission, dont le mandat est de veiller à la stabilité des prix, doit rester vigilant quant aux répercussions latentes de l’octroi de facilités au profit de la Trésorerie Générale de la Tunisie.
Il a indiqué, dans un communiqué, avoir pris connaissance du projet de loi portant autorisation à la BCT d’octroyer des facilités au profit de la Trésorerie Générale de la Tunisie, mettant l’accent sur l’importance d’assurer la stabilité macroéconomique et financière afin de renouer avec une croissance saine et durable. Il a, à cet égard, appelé à la nécessité d’entamer « les réformes qui s’imposent ».
Lors d’une séance d’audition organisée, mercredi, par la commission parlementaire des Finances et du Budget et consacrée à ce projet de loi, le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi a fait savoir que le prêt de 3000 millions de dinars que le gouvernement compte contracter auprès de l’institut d’émission n’exacerbera pas l’inflation, mais entraînera une baisse des réserves en devises de 14 jours d’importation, outre le fait qu’il aura une incidence sur le taux de change.
A fin janvier 2024, les réserves de change ont atteint 25,9 milliards de dinars (ou 118 jours d’importation), contre 22,4 milliards et 97 jours, une année auparavant, selon la BCT.
Au cours de cette même séance, la ministre des Finances, Sihem Namssia a indiqué que ce prêt de 3000 millions de dinars au titre d’emprunts obligataires émis sur le marché international en février 2017, devra être remboursé ce mois-ci.
Elle a expliqué que le recours à la BCT permet de financer le remboursement de cette dette qui arrive à échéance le 16 février courant. Le projet de loi autorisant exceptionnellement la BCT à accorder des facilités au profit du trésor public permettra à l’institut d’émission d’accorder au gouvernement des avances, en cas de besoin, a-t-elle dit.
Ce texte de loi prévoit d’approuver une autorisation exceptionnelle à la BCT en vue qu’elle puisse accorder des facilités au Trésor public d’une valeur de 7 milliards de dinars, remboursable sur une période de 10 ans sans intérêts, et avec une période de grâce de trois ans. Cette enveloppe servira à financer une partie du déficit budgétaire au titre de l’exercice 2024.