La Bourse de Tunis, en collaboration avec l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) à travers son programme Tunisia JOBS, a organisé ce matin un Colloque sur les résultats de l’Etude d’opportunité et de faisabilité de mise en place d’une « Bourse de Matières premières ».
Mme Sihem Boughdiri Nemsia, Ministre des Finances, et Monsieur Samir SAIED, Ministre de l’Economie, nous ont fait l’honneur d’ouvrir ce colloque en présence d’éminentes personnalités du secteur financier et de l’écosystème concerné par ce projet, et dont l’objectif est de réunir les principaux dirigeants et décideurs d’acteurs économiques et financiers pour leur présenter les résultats de l’étude et les opportunités que va offrir la « Bourse de Matières Premières» au secteur et à l’économie de notre pays.
Ce colloque a été une occasion de mettre en exergue l’apport escompté de la mise en place d’une bourse ou d’un compartiment de négociation de commodités sur des filières aussi importantes que l’huile d’olive et les dattes, et leurs perspectives de développement, aussi bien pour les intervenants actuels de la chaine de valeur que pour les nouveaux métiers qui vont émerger.
Ce colloque a offert l’occasion pour les différents intervenants de discuter les raisons et les objectifs de la mise en place d’une bourse de matières premières agricoles pour un pays comme la Tunisie et dont les retombées seraient principalement d’ordre économique et social telles que :
- L’efficacité de la coordination des relations acheteurs-vendeurs ;
- La standardisation des comportements afin d’y mettre un certain ordre ;
- La transparence qui permet de diffuser des informations à tous les acteurs
- L’intégrité du marché, laquelle suscite la confiance et impose le respect des contrats noués tout en assurant les équilibres entre les rapports de force.
Il est important de signaler que le besoin de la création d’une Bourse de négociation de matières Premières Agricoles en Tunisie, qui va commencer par deux produits, à savoir les dattes et l’huile d’olive trouve ses explications essentiellement dans le fait de limiter les pertes post-récoltes et de gérer les situations de surproduction ainsi que pour assurer une plus grande stabilité des revenus des producteurs.
Le choix des deux produits de départ est bien argumenté, du moment que les premiers éléments nécessaires pour la constitution d’une Bourse de matières premières agricoles sont réunis dans ces deux produits, à savoir ;
- La masse-critique et le nombre suffisant d’acteurs cible pour rendre l’entrée en action de cette Bourse fiable et intéressante ;
- Les produits sont à fort potentiel, suffisamment demandés et présents sur les marchés ;
- La définition des règles de jeu claires, des technologies appropriées et un environnement qui accompagne l’organisation à mettre en place.
Il résulte des différentes interventions des participants, que plusieurs objectifs pourront être réalisés particulièrement pour les intervenants dans la chaine de valeurs des deux produits, pour l’écosystème d’une façon générale ainsi que pour la Bourse de Tunis à travers ce compartiment de négociation de matières premières agricoles, tels que :
- L’amélioration de la position de négociation des petits producteurs ;
- Le renforcement de la circulation efficace des capitaux dans le secteur et la facilitation du développement des financements agricoles ;
- La financiarisation d’une partie de l’activité agricole dans le pays
- La réduction des coûts de transaction et les paiements garantis rapides, – La possibilité d’accès aux services financiers et aux outils de gestion des risques notamment pour les producteurs et les exportateurs
- Le renforcement de la cohérence de la qualité et de la traçabilité de la production agricole
- L’amélioration de l’efficacité sur la chaîne de valeur notamment par une meilleure gestion des pertes post-récoltes
- La gestion des effets du changement climatique ;
- L’élargissement de la base des actifs négociés sur la place de Tunis.
En fin, la Bourse des commodités en Tunisie ne pourrait avoir l’impact escompté sans l’adhésion et l’engagement des acteurs de l’écosystème. A cet effet, la majorité des présents ont confirmé leurs intérêt et attachement au succès de ce projet, ce qui plaide en faveur de la continuation des efforts des différentes parties prenantes afin d’un aboutissement concret dans des délais raisonnables.