Environ 144 760 déchets et objets ont été collectés et identifiés sur les plages tunisiennes, dans le cadre du programme « Adopt a Beach MED », une initiative de science citoyenne visant à surveiller et à collecter des données sur les déchets marins et à sensibiliser à la pollution plastique en Méditerranée.
Cette collecte a été effectuée grâce « à l’effort déterminé des bénévoles », a indiqué le WWF Afrique du Nord. Ce dernier est le partenaire des bureaux nationaux du fonds mondial pour la nature en Grèce et en Turquie, de cette initiative, lancée par le WWF Grèce en 2021 et de la plateforme pan-méditerranéenne de surveillance de la pollution côtière en cours de développement.
« Adopt a Beach MED » est un programme mené par des jeunes qui encourage les bénévoles, les écoles et les organisations à adopter des plages spécifiques en Tunisie, en Grèce et en Turquie pour surveiller et collecter des données sur les déchets marins. Les données recueillies permettent de développer une plateforme pan-méditerranéenne de surveillance des déchets marins afin de lutter contre la pollution plastique dans la région.
La Tunisie est l’un des pays méditerranéens les plus touchés par la pollution plastique. Selon le ministère tunisien de l’Environnement, le pays génère plus de 2,5 millions de tonnes de déchets par an, les déchets plastiques représentant environ 10 % de ce total.
Greenpeace Luxembourg lance une pétition contre la pollution plastique
Greenpeace Luxembourg, filiale de l’ONG internationale Greenpeace a lancé une pétition contre la pollution plastique et présenté 5 raisons de signer un traité mondial contraignant qui mettra fin à cette pollution.
« Le plastique pollue dès sa production (à base de pétrole) et frappe les océans, le climat et la santé jusqu’à se retrouver dans l’estomac des animaux ou l’air que l’on respire. Sacs, masques, emballages à usage unique, micro-plastiques et résidus en tout genre, depuis les plages d’Asie du Sud-Est à l’Antarctique en passant par nos forêts luxembourgeoises, la pollution plastique est partout », selon le site de l’ONG.
D’après l’organisation environnementale, pour mettre fin à la pollution plastique, le traité de l’ONU nécessite une approche globale qui suppose 5 mesures: la fin de l’extraction du pétrole et du gaz ainsi que la protection de l’environnement, l’adoption de systèmes de recharge et de réutilisation, la fin du « colonialisme par les déchets », en obligeant les pays responsables à gérer leurs propres déchets, une transition juste pour les employé-es du secteur et garantissant la santé des populations les plus touchées et un engagement fort et juridiquement contraignant, pour garantir le respect du traité par les gouvernements et l’industrie.
Tunisie: 71% des pertes de PIB imputables au climat seront dues à des pénuries d’eau
En Tunisie, 71% des pertes de PIB imputables au climat d’ici 2050 seront dues à des pénuries d’eau, selon un article publié par la Banque mondiale qui se réfère au « Rapport national sur le climat et le développement en Tunisie » de la Banque (en prélude à la COP28).
Lequel rapport estime que « Les pénuries d’eau, l’érosion côtière et les inondations réduiraient le PIB réel de 3,4 % en 2030, si rien n’est fait pour y remédier. Les pertes annuelles atteindraient 6,4% du PIB en 2050, soit 10,4 milliards de dinars (3,4 milliards USD) en valeur actuelle nette».
L’urgence d’agir face à la raréfaction de l’eau
La BM souligne que dans les six pays où des rapports nationaux sur le climat et le développement (CCDR) ont été réalisés (Tunisie, Égypte, Irak, Jordanie, Liban, Maroc), les pertes de PIB liées au climat se situeraient entre 1,1 et 6,6 % à l’horizon 2050.
L’interdépendance entre eau, énergie et production alimentaire est particulièrement complexe dans la région MENA. L’agriculture est un secteur très gourmand en eau, tandis que les systèmes d’approvisionnement en eau (dessalement, traitement des eaux usées…) sont eux fortement énergivores, ce qui illustre les liens étroits entre ces différents secteurs.
En Tunisie, par exemple, l’agriculture est le secteur le plus consommateur d’eau du pays, ses prélèvements culminent à plus de 75 % de la consommation totale, quand ils ne sont pas restreints. Le secteur agricole occupe une place importante dans l’économie nationale, il représentait 9,6% du PIB en 2022 et employait 14% de la population active en 2019. C’est aussi une activité qui contribue à la sécurité alimentaire.
En raison de l’importance de l’utilisation de l’eau à des fins agricoles, les CCDR pour la région MENA formulent deux recommandations stratégiques, à savoir le remplacement de l’eau douce par des eaux usées traitées et une efficacité accrue de l’utilisation des ressources en eau par des mesures axées sur la demande, notamment la modernisation des systèmes d’irrigation.
Il est important de protéger les agriculteurs, à travers une révision des systèmes de culture, l’adoption de variétés tolérantes à la sécheresse, la promotion de cultures à plus forte valeur ajoutée, une amélioration des technologies d’irrigation et le recours à des solutions fondées sur la nature.
Le nouveau « fonds pour les pertes et dommages » opérationnel
Les parties à la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique ont adopté, lors de la Conférence de Dubaï sur le changement climatique 2023, une décision rendant opérationnel le nouveau fonds pour les pertes et dommages.
Un accord sur le Fonds pour les pertes et dommages destiné à financer les pays les plus vulnérables au changement climatique a été annoncé comme une victoire dès le premier jour de la COP 28, par son président
Ce fonds a été créé l’année précédente à Charm el-Cheikh, en Égypte, et un certain nombre de parties ont annoncé des promesses pour sa capitalisation initiale.
L’Allemagne et les Émirats arabes unis, hôtes de la Cop28, se sont engagés à verser 100 millions de dollars chacun, suivis par le Royaume-Uni (50,5 millions de dollars), les États-Unis (17,5 millions de dollars) et le Japon (10 millions de dollars).
Les États membres de l’UE, y compris l’Allemagne, devraient fournir collectivement au moins 225 millions d’euros (245 millions de dollars). La contribution des États-Unis la plus grande économie du monde qui a promis seulement 17,5 millions de dollars, a suscité des critiques.
La Conférence des Émirats arabes unis sur le changement climatique s’est tenue du 30 novembre au 13 décembre 2023, soit 23 heures de plus que ce qui était initialement prévu.
Le « Blue Mediterranean Partnership » deviendra opérationnel début 2024
Une déclaration d’intention visant à officialiser le « Blue Mediterranean Partnership », un partenariat qui deviendra opérationnel au début de l’année 2024, a été signée par les partenaires et donateurs impliqués, lors de la conférence des parties sur le climat (COP 28).
Le « Blue Méditerranéen Partnership » a pour objectif de lutter contre les menaces qui pèsent sur la mer Méditerranée en coordonnant le financement de projets d’économie bleue dans les régions de la Méditerranée et de la mer rouge, en se concentrant dans un premier temps sur l’Égypte, la Jordanie et le Maroc, indique un communiqué publié par l’Union pour la Méditerranée (UpM).
Ainsi, la Commission européenne a annoncé une contribution à ce projet, de 1 million d’euros, l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida) a versé 6,5 millions d’euros et l’Agence française de développement (AFD) a contribué à hauteur de 2 millions d’euros.
Dans les mois à venir, l’Allemagne et l’Espagne devraient également, annoncer des dons outre d’autres donateurs qui pourraient se manifester. L’objectif étant de mobiliser au moins 1 milliard d’euros en investissements.
Les pays bénéficiaires (Égypte, Jordanie et Maroc) vont identifier les projets stratégiques d’économie bleue sur leur territoire, tandis que l’Union pour la Méditerranée (UpM) jouera le rôle de facilitateur du dialogue politique et réglementaire.