Le lancement d’une véritable réflexion sur le climat des affaires en Tunisie, la promotion des pratiques concurrentielles et l’amélioration de partenariat public privé(PPP), constituent des attributs essentiels pour rétablir la confiance des investisseurs dans le site Tunisien, a déclaré le directeur pour l’Afrique du nord de la Société financière internationale(SFI), Cheick Oumar Sylla.
Intervenant, jeudi après-midi à Gammarth (banlieue nord de Tunis), lors de l’ouverture officielle des travaux de la 20ème édition du Forum de l’Investissement (TIF), le responsable a qualifié le programme de réforme du gouvernement tunisien « d’ambitieux », appelant, toutefois, à la nécessité de libérer le potentiel des entrepreneurs , des investisseurs et des entreprises tunisiennes.
Sylla a rappelé que la Tunisie demeure un pays disposant d’un certain nombre d’atouts comme son positionnement géographique, outre la qualité de ses compétences humaines, une infrastructure de base solide et un tissu industriel moderne.
Il a, dans ce cadre, réitéré la volonté de son institution de participer au financement des investissements en Tunisie et aussi d’accompagner les entreprises tunisiennes désirant se développer à l’international.
« La SFI reste un partenaire honnête du gouvernement tunisien », a indiqué le responsable, réaffirmant l’engagement de son institution à collaborer avec les autorités tunisiennes pour attirer les investissements privés dans les projets d’infrastructures.
Au cours de son intervention, le vice- président du groupe de la Banque mondiale(BM) pour la région Mena Ferid Belhaj, a appelé à travailler davantage pour relever les obstacles qui entravent la croissance économique du pays.
« Nous souhaitons que l’investisseur tunisien ou étranger se sente chez lui en Tunisie ou il peut faire du profit, garantir la promotion de son entreprise et créer de l’emploi, a-t-il indiqué.
Et de poursuivre : « Le groupe de la BM avec la SFI et les partenaires financiers de la Tunisie s’alignent dernière toute stratégie ou trajectoire qui permettra de mener vers une ouverture de l’économie, vers plus d’engagement du secteur privé et moins de contraintes pour l’investisseur ».
Belhaj a ajouté que la Tunisie qui est une plateforme importante aussi bien au niveau géostratégique qu’économique, possède de véritables atouts qui ne sont pas très bien exploités.
Il a, dans ce cadre, évoqué les entraves à la reprise économique citant notamment le rôle de l’état dans l’économie.
Pour Belhaj, l’Etat « ne peut pas jouer le rôle d’entrepreneur, mais il doit assurer une action de régulateur et de porteur d’actions ».
Pour sa part, le président de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du commerce et de l’Artisanat (UTICA) Samir Majoul, a appelé le gouvernement à mettre en place une fiscalité « appliquable » qui permettra de garantir une reprise de la croissance économique, qualifiant la loi de l’investissement actuelle de « véritable usine à gaz qu’il faudra décarboner ».
Majoul nuance, toutefois, ses propos en rappelant qu’un benchmark est en cours de réalisation pour que la Tunisie soit en bonne position au niveau de tous les paramètres économiques.
Il a fait savoir, également, que la centrale patronale a présenté des recommandations dans le domaine économique et social dans le cadre de l’Instance Nationale Consultative pour une nouvelle république.
S’agissant de la BCT, le président de l’UTICA a appelé à mettre en place un code des changes moderne qui permettra de libèrer les tunisiens et encourager l’internationalisation de l’économie nationale.
Il s’agit également de mettre en place une logistique, notamment des services portuaires et douaniers, efficace, a-t-il encore fait savoir.