Shanghai – Les cotations sur les Bourses chinoises de Shanghai et Shenzhen ont été arrêtées lundi pour la journée après une chute de 7% des cours consécutive à la publication de mauvais indicateurs sur l’économie chinoise.
De son côté, la Bourse de Hong Kong a clôturé à l’horaire habituel, en recul de 2,68% pour le premier jour de cotation de l’année, dans le sillage des places boursières de Chine continentale et sur fond de tensions croissantes au Moyen-Orient.
L’effondrement de l’indice CSI300, qui agglomère les performances des 300 principales entreprises cotées sur les Bourses de Shanghai et Shenzhen, a pour la première fois déclenché un arrêt anticipé des échanges, conséquence d’un nouveau règlement des autorités de régulation.
Les échanges avaient déjà été interrompus une première fois lundi pour 15 minutes, ce qui n’avait pas permis d’empêcher la baisse.
L’arrêt des échanges a pour objectif d’enrayer la forte volatilité des cours et d’éviter que ne se répète le spectaculaire krach de l’été dernier.
L’indice composite shanghaïen cédait 6,86%, soit 242,92 points, au moment de la suspension des échanges, à 3.296,26 points. A la Bourse de Shenzhen, l’indice s’effondrait de 8,22%, ou 189,75 points, à 2.119,16 points.
A Hong Kong, l’indice composite Hang Seng a abandonné 587,28 points à la clôture, à 21.327,12 points.
La chute de lundi s’est produite alors que l’activité manufacturière s’est de nouveau contractée dans la deuxième économie mondiale en décembre, pour le cinquième mois consécutif, selon des chiffres publiés vendredi.L’indice PMI officiel mesurant cette activité s’est établi à 49,7 en décembre, après 49,6 en novembre.
Le groupe Caixin, qui calcule de façon indépendante son propre PMI, a quant à lui annoncé lundi un indice à 48,2 en décembre, contre 48,6 le mois précédent.
Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l’activité manufacturière, tandis qu’un indice inférieur à ce seuil signale une contraction.
L’expiration prochaine de mesures prises par les autorités pour enrayer la chute des marchés en 2015 rend aussi les investisseurs nerveux.
« Le marché est inquiet de la levée prochaine d’une règle qui empêche les actionnaires de vendre », a indiqué à l’AFP Zhang Gang, analyste de Central China Securities.
« La pression va continuer à peser sur le marché dans les jours qui suivent », a-t-il souligné.
En cas d’oscillation extrêmement rapide, si l’indice CSI300, dont les poids lourds incluent les géants pétroliers et bancaires du secteur étatique, perd ou gagne 7%, les échanges sont suspendus pour le reste de la séance afin d’éviter des « risques systémiques », c’est-à-dire un effet de panique.
Les titres pouvaient jusqu’à présent fluctuer de plus ou moins 10% maximum en séance.
A Shanghai, les grandes valeurs financières ont enregistré les plus fortes baisses à l’instar de Citic Securities (-9,82% à 17,45 yuans) et China Merchant Securities (-9,59% à 19,62 yuans).
Les géants pétroliers chinois ont également chuté, en dépit des tensions au Moyen-Orient qui ont orienté à la hausse les prix du pétrole. A Shanghai, PetroChina a cédé 2,63% à 8,13 yuans et Sinopec 3,63% à 4,78 yuans.
A Hong Kong, parmi les principales valeurs en recul ont figuré China Shenhua Energy (-5,91% à 11,46 dollars de Hong Kong), China Resources (-5,70% à 14,22 HKD) et Lenovo (-5,21% à 7,46 HKD). Egalement en baisse, HSBC a cédé 2,42% à 60,40 HKD, Tencent 2,23% à 149,10 HKD et Cathay Pacific 2,09% à 13,14 HKD.