Des changements dans le mode de fonctionnement de l’économie mondiale pourraient créer une plus grande volatilité de l’inflation et des pressions plus persistantes sur les prix, a déclaré vendredi Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE).
La plupart des pays développés ont dû faire face à une hausse historique des prix au cours des deux dernières années et les pressions inflationnistes se sont avérées bien plus persistantes que prévu.
Christine Lagarde a déclaré que le marché du travail connaissait de profonds changements, que la transition énergétique créait de nouveaux besoins en matière d’investissements et que l’accentuation des divisions géopolitiques entraînerait un protectionnisme et des contraintes au niveau de la chaîne d’approvisionnement.
« Le nouvel environnement ouvre la voie à des chocs de prix relatifs plus importants qu’avant la pandémie », a dit Christine Lagarde lors du symposium de la Réserve fédérale américaine organisé à Jackson Hole, aux Etats-Unis.
« On ne sait pas encore si ces différents changements seront permanents. Mais il est déjà évident que, dans de nombreux cas, leurs effets ont été plus persistants que ce que nous avions initialement prévu. »
Des besoins d’investissement plus importants et de plus grandes contraintes en matière d’approvisionnement sont susceptibles d’entraîner des pressions plus fortes sur les prix et tous les secteurs ne seront pas en mesure de les absorber, a prévenu la présidente de la BCE.
Le fait que les travailleurs jouissent désormais d’un plus grand pouvoir de négociation en raison de la tension rencontrée sur le marché de l’emploi et que les entreprises ajustent plus rapidement leurs prix constitue une complication supplémentaire, qui vient s’ajouter aux pressions sur les prix.
Bien que ces changements puissent n’être que temporaires, les banques centrales doivent envisager la possibilité que certains d’entre eux s’inscrivent dans la durée, a ajouté Christine Lagarde.
« Nous devrons être extrêmement attentifs à ce qu’une plus grande volatilité de la valeur d’échange ne se répercute pas sur l’inflation à moyen terme par le biais (de hausses de salaires décidées pour) ‘suivre’ les prix », a-t-elle indiqué.
« Cela pourrait rendre l’inflation plus persistante si les hausses de salaires sont ensuite intégrées dans les prix fixés par les entreprises, donnant lieu à ce que j’ai appelé l’inflation ‘du tac au tac' », a dit Christine Lagarde.