L’Italie et la Tunisie ont signé le 16 juin dernier un protocole d’accord en matière de coopération au développement qui détermine les orientations stratégiques et les objectifs, les ressources financières, les secteurs et les axes d’intervention prioritaires pour les trois prochaines années en Tunisie. Paraphé en marge de la visite officielle à Rome du président de la République, Kaïs Saïed, par les ministres des Affaires étrangères tunisien et italien, respectivement Othman Jerandi et Luigi Di Maio, l’accord scelle la volonté de l’Italie à renouveler son soutien au développement de la Tunisie par l’octroi d’une enveloppe totale de 200 millions d’euros, dont 150 millions à titre de crédit et 50 millions à titre de don. Cet engagement triennal vise à la réduction de la pauvreté et à la création d’un modèle de développement inclusif, équitable et durable qui valorise le capital humain et préserve les ressources naturelles.
L’accord se situe dans un moment historique où la Tunisie doit faire face aux conséquences socioéconomiques engendrées par la pandémie du covid-19, dont l’impact pourrait avoir des échos à long terme si des mesures ne sont pas prises à temps pour renforcer la prospérité du pays et la résilience de la population. Pour se faire, la Coopération italienne accompagnera le gouvernement tunisien sur trois axes principaux, notamment la relance économique, l’enseignement et la formation professionnelle, et la consolidation du processus démocratique.
En continuité avec les choix programmatiques précédents, l’appui au secteur privé, la création d’opportunités d’emploi, la formation et l’assistance technique ainsi qu’une redistribution homogène et équitable des ressources publiques demeurent des objectifs prioritaires pour que le tissu socioéconomique se redynamise et permette à la Tunisie de se positionner sur les marchés extérieurs. «Cet accord confirme l’entente entre les deux gouvernements en matière de coopération au développement, mais surtout réaffirme le rôle de l’Italie en tant que l’un des principaux partenaires bilatéraux de la Tunisie», déclare M. Andrea Senatori, directeur du Siège régional de l’Agence Italienne pour la coopération au développement (AICS) à Tunis. «Depuis la fin des années 80, nous avons entretenu des relations solides et continues avec la contrepartie tunisienne, ainsi qu’entamé un parcours de collaboration et de dialogue au nom de la justice sociale, du respect des droits humains et de la paix.
Nous avons agi pour améliorer les conditions de vie de la population, surtout dans les zones les plus marginalisées de la Tunisie. Les temps qui courent nous apprennent que repartir du territoire, d’une gestion des ressources durable et respectueuse de l’environnement n’est plus un choix, mais une obligation envers les générations futures».
Dans ce sens, le nouvel accord répond certainement aux enjeux du changement climatique et, tout en s’alignant au Pacte Vert de l’Union européenne, se fait promoteur d’une transition écologique du système productif. Il envisage des systèmes de production et consommation durables et locaux, la promotion des énergies renouvelables, des districts biologiques agricoles dans les régions à fort potentiel migratoire et la conservation de la biodiversité pour un chemin tout vert d’innovation et de développement socio-économique.