Face à la pandémie du Coronavirus, l’Union des Petites et Moyennes Industries (UPMI) vient d’adresser une série de recommandations aux différentes parties prenantes visant à préserver les salaires des employés durant la période « la plus difficile » d’avril à juin 2020.
Dans un communiqué publié, mercredi, l’UPMI appelle les entreprises à préserver l’emploi de l’ensemble de leurs salariés en leur versant au moins 70% de leur revenus nets mensuels (hors primes) et à poursuivre l’exploitation une fois le confinement levé et le risque sanitaire dépassé.
L’UPMI a, par ailleurs, exhorté l’Etat à mettre en place des mesures visant à prendre en charge des cotisations sociales et de permettre des exonérations des impôts directs et indirects sur salaire.
Elle a également suggéré la mise en place d’un fond de garantie permettant de prendre en charge des crédits à moyen terme au profit des PME qui le souhaitent, et ce, afin de couvrir les 70% des salaires nets à verser aux employés.
Pour l’UPMI, ce « package » de recommandations permettrait de « répartir le fardeau de la période de confinement sur toutes les parties prenantes », précisant que l’adhésion à ces recommandations se fera sur une base volontariste.
La poursuite de l’activité après le confinement général demeure la seconde priorité, assure l’Union, soulignant l’importance du fonds de garantie de 500 MD, mis en place par l’Etat et qui vise l’octroi de crédits à moyen terme très substantiels pour aider les PME à passer ce cap.
Toutefois, l’accès au crédit demeure problématique en l’absence de nouveaux actifs à hypothéquer, estime la même source, soulignant que ce mécanisme reste indispensable compte tenu des politiques de financement des entreprises tunisiennes où le crédit fournisseur est assez développé mais la plupart du temps sécurisé par des chèques de garantie.
Et d’ajouter que les problèmes prévisibles en matière de trésorerie risquent, ainsi, de causer des faillites « en cascades » qui deviendraient rapidement incontrôlables vu le cadre juridique des chèques sans provisions.
L’UPMI a, également, pointé un problème lié au coût du financement : « La BCT a, certes, abaissé en deux fois sont taux directeur, mais le taux de sortie pour l’entreprise demeure, à environ 10%, très élevé ».
Dans ce contexte, l’Union a appelé à la nécessité de compléter ce mécanisme par une mesure de bonification du taux d’intérêt des crédits accordés avec une garantie du nouveau fonds de 500 MD.
Elle a, par ailleurs, jugé indispensable d’utiliser certains fonds déjà alloués par le Gouvernement à aider les entreprises à faire face à la crise et notamment celui pour les entreprises en difficulté (300 MD) et celui pour les entreprises innovantes (500 MD).
L’objectif étant, selon la même source d’aider le gouvernement à préserver, un tant soit peu, les équilibres macroéconomiques.
Bien que la volonté et l’orientation politiques restent à la hauteur des défis auxquels la Tunisie est actuellement confrontée, il n’en demeure pas moins que les efforts soient insuffisants, estime encore l’UPM, soulignant qu’ils doivent être mieux ciblés.