L’Institut Tunisien de Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ) tire la sonnette d’alarme sur la dette publique tunisienne, qui connait une croissance alarmante, menaçant sa soutenabilité.
Pour briser ce cercle vicieux et éviter un scénario de restructuration aux conséquences désastreuses, l’ITCEQ préconise un changement radical d’approche : l’allocation de la dette doit être exclusivement dédiée au financement des facteurs de croissance et de la création de richesse.
Une dette qui s’enracine et menace l’économie
Les chiffres sont éloquents : l’encours de la dette publique a bondi de 25,640 milliards de dinars en 2010 à 127,2 milliards de dinars en 2023, soit 80,2% du PIB. La dette par habitant a quant à elle triplé, passant de 2,43 mille dinars à 10,3 mille dinars sur la même période. Cette situation, dominée par l’endettement extérieur (64% en 2023 contre 61% en 2010), fragilise gravement l’économie tunisienne.
Un changement de paradigme pour une dette soutenable
Pour sortir de cette impasse, l’ITCEQ préconise une rupture avec les pratiques passées. L’allocation de la dette ne doit plus servir à combler des déficits budgétaires chroniques, mais à financer des investissements productifs qui stimuleront la croissance et la création de richesse.
Diversification des sources de financement et réforme fiscale
Pour atteindre cet objectif, l’ITCEQ appelle à une diversification des sources de financement de l’Etat, passant par l’amélioration des capacités productives et une réforme fiscale ambitieuse. Cette double stratégie permettra de maîtriser le déficit budgétaire et de dégager des ressources pour des investissements ciblés.
Prioriser l’investissement, la lutte contre l’informel et la transformation structurelle
Les actions de réforme doivent également s’attaquer aux leviers de la croissance à long terme. Cela implique :
- Amélioration du climat des affaires pour stimuler l’investissement privé.
- Protection des entreprises et des ménages dans la conjoncture actuelle.
- Lutte contre l’informel pour élargir l’assiette fiscale et accroitre les recettes de l’Etat.
- Transformation structurelle de l’économie en ciblant les secteurs à haute valeur ajoutée et à fort contenu en savoir.
- Promotion de la transition numérique et écologique pour une économie plus résiliente et durable.
Un impératif pour la stabilité et le développement
En conclusion, l’ITCEQ insiste sur l’urgence d’un changement radical dans la gestion de la dette publique tunisienne. Seule une allocation ciblée pour la croissance et la création de richesse permettra de briser le cercle vicieux de l’endettement et de garantir un avenir stable et prospère pour le pays.