Les exportations en volume d’échanges en mars ont marqué un fort rebond de 16,8% par rapport au mois de février 2021, alors que les importations ont progressé seulement de 2,9% selon les données publiées par l’Institut national de la statistique (INS).
Les échanges commerciaux entre la Tunisie et les différents pays du monde qui ont été impactés par les effets de la propagation du coronavirus commencent à se redresser au grand bonheur des exportateurs qui n’ont pas jeté les armes et ont résisté à la crise. Les échanges commerciaux de par le monde commencent à reprendre leur rythme normal à la faveur d’une amélioration de la situation sanitaire dans certains pays. Mieux encore, les pays importateurs demandent des quantités plus importantes en divers produits de consommation. Les unités de production sont appelées à redoubler d’effort en vue de produire plus pour satisfaire les besoins exprimés dans ce domaine et améliorer ainsi leur chiffre d’affaires à l’export. Parmi les marchés les plus demandeurs de produits, on peut citer celui de l’Union européenne qui demeure notre principal partenaire. Plusieurs niches d’exportation sont encore disponibles et peuvent être exploitées par nos exportateurs moyennant un marketing agressif et bien ciblé. Le taux de couverture de la balance commerciale gagne déjà 9,6 points pour s’établir à 80,9% pour le mois de mars. La situation peut s’améliorer davantage au cours des prochains mois si les exportateurs poursuivent leurs opérations avec le même rythme en s’orientant vers de nouveaux marchés demandeurs de produits de consommation tunisiens.
Les pays arabes et africains comme cible
Parmi les pays qui disposent de fortes potentialités commerciales, on peut citer ceux des pays arabes et africains qui n’ont pas trouvé encore leur vraie place dans la liste. Certes, des petites quantités sont exportées vers ces marchés, mais le potentiel demeure encore grand et n’est pas mis à profit totalement.
D’où la nécessité de mener des opérations de marketing et de prospection de ces marchés dans le but d’accroître encore nos exportations. Les prix de vente sur le marché mondial demeurent sur une pente positive avec des taux modérés, 1,9% pour les produits importés et 0,7% pour les produits exportés, et ce, après une nouvelle baisse à la fin de l’année dernière qui s’explique principalement par la chute du prix de l’énergie en période de résurgence du Covid-19. La hausse des prix à l’importation se répercutent sur le budget de l’Etat qui a subi alors des pressions graves. Par contre, l’augmentation des prix des produits exportés profite aux exportateurs tunisiens et à l’économie nationale. D’une façon générale, les prix connaissent régulièrement une fluctuation avec des révisions à la baisse ou à la hausse en fonction de la demande internationale et surtout des quantités disponibles des produits demandés.
Quand la campagne céréalière aux Etats-Unis, à titre d’exemple, n’est pas abondante, les prix de ce produit au niveau mondial connaissent une flambée. C’est le cas aussi du pétrole. Il suffit qu’un choc sanitaire ou économique se produise pour voir les cours de ces produits fléchir ou connaître une hausse. Et c’est souvent les petites économies qui en subissent les effets pervers.
Les industries électriques promues
A l’exportation, certains secteurs sont plus prisés que d’autres vu leur valeur ajoutée et leur valeur marchande. Ainsi, on a constaté que l’augmentation du volume des exportations est principalement due au fort rebond des ventes du secteur énergétique (+329,6%), ainsi que la hausse sensible des exportations du secteur des industries électriques (+19,5%). Seules les exportations du secteur textile/ habillement ont affiché une légère baisse de 0,2% par rapport au mois de février. Le dossier du secteur du textile-habillement doit être étudié profondément pour lui permettre de retrouver sa place sur le marché mondial.
Le secteur connaît, certes, des problèmes de fond et évolue dans un environnement concurrentiel où seules les entreprises les plus performantes ont leur place sous le soleil. Concernant les importations en volumes, elles se sont accrues de 2,9% en mars, principalement en raison d’une augmentation des achats de matières premières et demi-produits (+12,6%). La Tunisie a besoin régulièrement de recourir à l’importation de ces produits pour assurer la poursuite du fonctionnement des entreprises industrielles. Ces produits sont également soumis à la loi de l’offre et de la demande qui définit les prix affichés. Il n’est pas possible pour l’Etat de réduire l’importation de ces produits vu qu’ils ne sont pas disponibles sur le marché local ou que leur production n’est pas suffisante pour satisfaire tous les besoins exprimés.
Après des baisses successives pendant deux mois, les importations de biens de consommation ont augmenté de 11,6 %, alors que les volumes d’achats en produits alimentaires et énergie ont baissé respectivement de 14,4% et 25,9%. Les pouvoirs publics ont intérêt à diminuer davantage les produits superflus, notamment en cette période économique difficile, et ce, pour économiser les devises qui doivent être utilisées de façon rationnelle sur toute l’année. Parmi les importations prioritaires, celles qui concernent les médicaments qui ne sont pas disponibles sur le marché local ainsi que les diverses matières premières comme les céréales, le pétrole et les équipements de travail pour l’industrie.
Chokri GHARBI