Le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Marouane Abassi a appelé, lundi, à Djerba, à la création d’un fonds de résilience destiné à soutenir les économies africaines, à l’heure où le continent subit encore les effets de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine.
Ce fonds devrait être alimenté par les droits de tirage spéciaux (DTS) des pays africain, suggère Abassi, qui s’exprimant à la 2e plénière du Forum Economique de la Francophonie sur le thème « Financement de l’entreprise privée francophone : Vecteur de croissance partagée, de création d’emplois et d’innovation ». Il a souligné, par ailleurs l’impératif de canaliser les DTS vers les banques de développement africaines. Le DTS est un avoir de réserve international détenu par le Fonds Monétaire International utilisé par les pays membres pour compléter leurs propres réserves. « Ne bénéficiant actuellement que de 33 milliards de dollars, les pays africains ont besoin de 280 milliards de dollars de DTS. On est très loin des chiffres », a regretté Abassi. Le gouverneur de la Banque Centrale a, à cet égard, souligné l’impératif de réviser à la hausse l’enveloppe de ces droits de tirage spéciaux et de l’allouer au développement du continent, en l’injectant aux banques de développement du continent.
« Lorsqu’on a été confrontés à des difficultés financières il y’a quelques mois, ce sont les institutions financières africaines qui nous ont apportés leur soutien. Nous avons de rapports très particuliers avec nos amis africains », a-t-il déclaré.
Il a, dans ce contexte, jugé indispensable de profiter des assises de ce forum, qui se tient en mage de la 18e édition du sommet francophone, afin de discuter des moyens à même de mobiliser des financements innovants pur soutenir les pays africains notamment francophones. « La problématique du financement de nos économies ne peut pas être résolue en étant uniquement du côté sud de la méditerranée », a-t-il insisté.