Les prévisions de Fitch sont très pessimistes dénotant du vrai désastre économique qui guette l’économie nationale. L’économie tunisienne connaîtra sa plus forte contraction jamais enregistrée en 2020. Le déficit du compte courant se creusera davantage après une année 2019 de léger répit.
Le déficit courant se stabilisera à 9% du PIB en 2020 et ce en dépit du soulagement attendu au niveau de la balance énergétique. Le déficit budgétaire atteindra 4,7% contre 3% prévu dans la LF 2020. « L’aggravation du contexte extérieur et les mesures de verrouillage prises pour endiguer la propagation du coronavirus entraîneront une forte contraction de 4,3% du PIB en 2020. Le choc entraînera l’arrêt de la plupart des activités du secteur, mettant en péril environ 10% des emplois existants, selon les estimations officielles », note Fitch.
« Le coup porté au commerce mondial, à l’industrie et au tourisme sous le choc du covid 19 affectera gravement la petite économie ouverte de la Tunisie. », ajoute la même source. En dehors du choc pétrolier et de la chute spectaculaire des prix estimés en moyenne de 35 dollars le baril.
Le ratio de la dette extérieure tunisienne passera de 77% du PIB en 2019, l’un des niveaux les plus élevés parmi tous les souverains des marchés émergents notés par Fitch à 90% du PIB en 2021, bien au-dessus de la médiane «B» prévue de 32%, selon nos prévisions. La Tunisie aura besoin de 12 milliards de dinars pour faire face à la crise économique. D’où la nouvelle ruée vers l’endettement extérieur. Un nouveau accord de prêt serait en gestation avec le FMI.
Les besoins bruts de financement extérieur de la Tunisie sont par ailleurs estimés à 16% du PIB par an en 2020-2021.
« Les mesures de lutte contre l’épidémie et de secours économique coûteront environ 2% du PIB selon nos estimations et le ralentissement économique pèsera lourdement sur les recettes fiscales. Cela sera en partie compensé par des économies sur la facture de subventions énergétiques compte tenu de la chute des prix des hydrocarbures, de l’augmentation des prix réglementés du tabac et de la réaffectation des dépenses », ajoute le rapport de l’agence de notation.