FRANCE : Croissance plus élevée en vue, Juin 2017
En l’espace d’à peine deux mois, les perspectives de croissance en France pour cette année se sont sensiblement améliorées. En effet, nos prévisions effectuées en avril tablaient sur une lente accélération de la croissance, à 1,4% en moyenne annuelle après 1,1% en 2016. L’actualisation de ces prévisions en juin débouche sur une accélération plus franche, à 1,6%. L’INSEE, qui vient de publier ses propres chiffres, anticipe un taux de croissance identique.
Qu’est-ce qui a changé entre temps ? Pour commencer, le passé et l’effet mécanique d’un acquis de croissance plus important après la révision en hausse, fin mai, des chiffres du premier trimestre 2017. Ensuite, une série de bons indicateurs est venue confirmer la plus grande solidité de la tendance de fond : nette amélioration des enquêtes de confiance en mai (suivie d’un nouveau redressement en juin du climat des affaires qui se situe à un plus haut depuis l’été 2011) ; forte baisse du taux de chômage et nouvelle solide progression de l’emploi salarié au premier trimestre.
L’accélération attendue de la croissance s’appuie sur l’investissement en logement des ménages et sur la contribution moins négative du commerce extérieur, grâce à un rebond des exportations. Celui-ci vient du raffermissement de la croissance mondiale et aussi du rattrapage d’activité attendu dans l’aéronautique, le tourisme et le secteur céréalier, après les difficultés importantes rencontrées en 2016.
La croissance pourrait être plus élevée encore n’eût été le freinage attendu de la consommation des ménages et, dans une moindre mesure, de l’investissement des entreprises. La progression en moyenne annuelle de ce dernier est, en effet, tirée vers le bas par le contrecoup attendu au deuxième trimestre dû à l’expiration de la mesure de sur amortissement. Mais cela masque une accélération au fil de l’année, portée par des conditions de financement favorables, l’amélioration des perspectives de demande et la meilleure situation financière des entreprises.
S’agissant de la consommation des ménages, son ralentissement porte la trace de la remontée de l’inflation qui vient réduire les gains de pouvoir d’achat. Mais cet effet négatif est en partie amorti par l’effet positif de l’amélioration de la situation sur le marché du travail.
