FRANCE : La dette publique dépasserait 125 % du PIB en 2023, 25 points au dessus de son niveau de 2019

Date:

Le redémarrage de l’activité est vif cette année, le rattrapage sera plus modeste en 2022-23. L’accélération des prix observée en 2021 sera temporaire, l’inflation sera plus modérée à moyen terme.

L’économie française s’est montrée résiliente en 2021, signe de l’adaptation des ménages et des entreprises au contexte sanitaire et de l’impact positif des mesures d’urgence gouvernementales. Mais à plus long terme, il est encore incertain que le redémarrage vif que connaît l’économie cette année se transforme en reprise dynamique. Le retrait des mesures de soutien temporaires du gouvernement, les effets de la crise en termes de pertes d’emplois et l’endettement des entreprises sont susceptibles d’affaiblir la croissance. Ainsi, le rattrapage devrait se poursuivre en 2022 et en 2023, mais à un rythme plus modeste, certainement inférieur aux attentes du consensus. Le niveau d’activité de 2019 serait malgré tout retrouvé en 2022, mais l’écart avec le PIB potentiel restera important à l’horizon de prévision. Dans le scénario de risque d’une crise sanitaire prolongée, avec de nouveaux blocages sévères fin 2021 et début 2022, la convergence du PIB serait beaucoup plus lente.

La pandémie continuera à peser sur la dynamique du commerce extérieur. En effet, les exportations françaises dépendent fortement des perspectives dans l’aéronautique et le tourisme, deux secteurs particulièrement vulnérables à l’évolution du risque sanitaire. Avec le reflux certainement inégal et haché de la pandémie à l’échelle globale, le rattrapage des exportations sera donc graduel et la résorption du déficit courant progressive sur l’horizon de prévision.

Du côté des entreprises, les revenus d’exploitation auront retrouvé leur niveau de 2019 d’ici à la fin de l’année grâce au rebond de l’activité et aux différentes aides publiques, particulièrement les subventions du Fonds de Solidarité. L’investissement productif a pour l’heure bien résisté à la crise et a déjà retrouvé son niveau de 2019. Mais sa croissance risque d’être plus modeste à moyen terme. Au pic de la crise en 2020, l’impact sur la liquidité des pertes opérationnelles a largement été compensé par un recours conséquent à l’emprunt, et les ratios d’endettement brut, déjà élevés avant la crise, se sont sensiblement dégradés. Avec le débouclage des aides et le début du remboursement des prêts garantis par l’État, une remonté modérée des défauts de paiement n’est pas un scénario à exclure, notamment dans les secteurs qui ont été les plus affectés par la crise. Auquel cas, le financement des entreprises risque de devenir moins abondant et plus sélectif.

En outre, les entreprises les plus endettées seront contraintes de reporter en partie leurs investissements pour accroître leurs capacités de financement et stabiliser les ratios d’endettement, dans un contexte où les taux remonteront modérément. Du côté des ménages, la diminution du taux d’épargne, qui a fortement augmenté en 2020, sera graduelle.

La normalisation du marché du travail, avec la fin du régime exceptionnel de chômage partiel et l’augmentation de la participation, s’accompagnera d’une remontée modérée du chômage. Les consommateurs se montreront donc certainement prudents sur l’horizon de prévision. Quant à « l’excès » d’épargne accumulé par les ménages en 2020, il est surtout le fait des ménages les plus aisés, qui disposent une propension à consommer plus faible. L’investissement résidentiel, qui a bien résisté à la crise, se tassera légèrement sous l’effet du durcissement modéré des conditions de crédit en lien avec la remontée du chômage. Les effets de base favorables sur les prix énergétiques et une légère accélération de l’inflation sous-jacente ramèneront cette année l’inflation totale à des niveaux proches de 2 %. À partir de 2022, la disparition de ces effets de base et le recul anticipé des prix du pétrole en 2023 contribueront au ralentissement de l’inflation. L’inflation sous-jacente restera par ailleurs modérée avec la remontée du chômage. La demande publique aura été vive en 2020 et en 2021, soutenue par les mesures d’urgence et la relance budgétaire.

À partir de 2022, le débouclage du « quoi qu’il en coûte » et des principales mesures de relance viendront réduire le déficit public (de 3 points de PIB à 6 %). À moyen terme, le gouvernement anticipe une consolidation progressive des finances publiques. Le ratio d’endettement public dépasserait 125 % du PIB en 2023, soit presque 25 points de PIB au-dessus de son niveau de 2019. La balance des risques entourant notre scénario de croissance est globalement équilibrée. D’un côté, une diminution plus rapide du taux d’épargne et une politique plus active du gouvernement concernant le renforcement des fonds propres des entreprises soutiendraient davantage la croissance. À l’inverse, une consolidation budgétaire trop agressive, de nouveaux mouvements sociaux et l’incertitude que pourraient générer les échéances électorales de 2022 pourraient affecter la reprise.

Partager l'article:

Articles Recents

S'abonner

VIDÉOS SPONSORISÉES
VIDÉOS SPONSORISÉES

00:00:30

OPPO Reno12 : L’Alliance Parfaite entre Design, Intelligence Artificielle et Performance

Les séries Reno12 d'OPPO marquent une avancée significative dans le domaine de la photographie mobile grâce à l'intégration poussée de l'intelligence artificielle.
00:02:15

Abdelaziz Makhloufi, PDG de Cho Group, met en lumière l’excellence de l’huile d’olive tunisienne sur BFM Business

Fort de son expertise reconnue dans le secteur oléicole, Abdelaziz Makhloufi, Président-directeur général du groupe Cho, a saisi l'opportunité de l'émission BFM Business pour promouvoir l'huile d'olive tunisienne à l'échelle internationale.
00:00:32

Lancement du nouveau Huawei Nova Y61

Huawei Consumer Business Group annonce le lancement du HUAWEI nova Y61, le plus récent smartphone de la série HUAWEI nova Y.

CONTENUS SPONSORISÉS
CONTENUS SPONSORISÉS

Ramadan : Un Mois Propice pour rompre avec la cigarette

Le mois sacré de Ramadan offre une opportunité unique pour ceux qui désirent se libérer de l'emprise de la cigarette.

OPPO A78, le nouveau smartphone bientôt en Tunisie

OPPO, la marque leader sur le marché mondial des appareils connectés, vient d’annoncer l’arrivée sur le marché tunisien de son dernier smartphone A78, à partir du 1er septembre 2023.
00:03:27

OPPO Tunisie lance les nouveaux smartphones Reno8 T 4G, Reno8 T 5G, un design élégant et une fluidité totale

OPPO vient d’annoncer le lancement, en Tunisie, de ses derniers modèles de smartphones de la série Reno, les nouveaux Reno8 T et Reno8 T 5G, avec une offre spéciale durant tout le mois de mars 2023.

Oppo consolide sa position et met en avant la nouvelle technologie de son Reno7

OPPO, la marque internationale leader dans l’industrie des smartphones et des objets connectés, a développé ces dernières années sa position et ses activités en Tunisie, dans le cadre d’une extension sur les marchés de la région Moyen Orient et Afrique.

A lire également
A lire également

Loi de finances 2025 : un coup de pouce pour le pouvoir d’achat des Tunisiens ?

La loi de finances 2025 en Tunisie : mesures sociales clés pour améliorer le pouvoir d'achat, soutenir les personnes handicapées, les retraités et les familles à faible revenu. Détails et chiffres clés

Fondation Orange Tunisie et Daffini : ensemble pour un avenir meilleur pour les enfants

La Fondation Orange Tunisie poursuit son action « Daffini » pour la 14ème année, offrant des vêtements d'hiver aux enfants de Jendouba. Un engagement solidaire pour lutter contre le décrochage scolaire

La Loi de Finances 2025 en Tunisie : un frein pour les entreprises exportatrices ?

La loi de finances 2025 en Tunisie pénalise les exportateurs avec une hausse de l'impôt sur les sociétés. L'OCET alerte sur les risques pour l'investissement et la compétitivité

Tunisie : La BAD finance la modernisation des infrastructures routières pour un développement durable

La BAD finance à hauteur de 80 M€ la modernisation des routes en Tunisie. Un projet majeur pour améliorer le réseau routier et stimuler le développement économique

Finances publiques : Un allègement du déficit malgré des dépenses en hausse de 7,2%

Tunisie : nette amélioration des finances publiques avec une baisse de 30% du déficit budgétaire à fin septembre 2024. Analyse des chiffres clés.

Chute de la production pétrolière tunisienne : un recul de 14% en octobre 2024

La Tunisie fait face à une baisse significative de...

La Tunisie face à un défi énergétique

La Tunisie fait face à une crise énergétique. Le taux d'indépendance énergétique a chuté, révélant une dépendance croissante aux importations. Découvrez les causes et les conséquences de cette situation.

Hausse de 17% du déficit de la balance commerciale énergétique en Tunisie

Crise énergétique en Tunisie : le déficit de la balance commerciale s'aggrave de 17% en 2024. Les importations explosent, mettant sous pression l'économie tunisienne.