Le recul du pouvoir d’achat est imputable au calendrier particulier des mesures fiscales du budget 2018. Leur impact négatif est double : au travers de l’augmentation des prélèvements (la hausse de la CSG l’emportant sur la diminution des cotisations salariales maladie et chômage) et au travers de l’effet haussier sur l’inflation de l’alourdissement de la fiscalité sur les carburants et le tabac. La bonne nouvelle est que le taux d’épargne des ménages a joué son rôle d’amortisseur, sa baisse évitant celle de la consommation malgré le recul du pouvoir d’achat.
La baisse de la confiance des ménages au premier trimestre, en février plus précisément, est aussi à mettre sur le compte de cet effet fiscalité. On s’attendait ensuite à ce que la confiance des ménages reprenne le chemin de la hausse, à la faveur de l’amélioration de la situation sur le marché du travail. Mais force est de constater que cet effet se fait encore attendre. La moindre confiance des ménages vient de leur jugement plus négatif sur l’évolution passée et future du niveau de vie en France et aussi sur l’opportunité de faire des achats importants. S’est ajoutée, en juin, une forte augmentation des craintes relatives à l’évolution du chômage, inexpliquée à nos yeux.
La hausse de l’inflation est un autre élément défavorable. Ce qui nous amène aux perspectives d’évolution de la consommation. Côté négatif, on trouve donc l’inflation, plus précisément l’inflation énergétique (due à la hausse des prix du pétrole), qui vient directement réduire le pouvoir d’achat. Nous serions moins préoccupés par une hausse de l’inflation sous-jacente qui serait le signe du dynamisme de la croissance et des salaires.
Parmi les points positifs, même si elle n’a pas fait ses preuves autant qu’attendu jusqu’ici, on l’a déjà évoqué, il y a l’amélioration du marché du travail. Et à compter de la fin de l’année, le revenu disponible comme la consommation des ménages devraient aussi trouver un soutien important dans les baisses d’impôts prévues (suppression des cotisations salariales maladie et chômage, et baisse de la taxe d’habitation). En résumé, un rebond de la consommation d’ici la fin de l’année ne fait guère de doute à nos yeux : seule son ampleur pose question.