La confiance des ménages français a accusé une baisse importante en novembre. Elle reflète leurs inquiétudes vis-à-vis de leur pouvoir d’achat, inquiétudes exacerbées par la forte hausse du prix des carburants jusqu’en octobre sur fond d’alourdissement de leur fiscalité.
La baisse de la confiance surprend tout de même par son ampleur, avec un recul de 3 points, ce qui est beaucoup pour cet indicateur. Cette chute s’explique par la forte dégradation du jugement des ménages sur l’opportunité de faire des achats importants, les perspectives d’évolution du niveau de vie en France et celles du chômage.
La forte hausse des craintes des ménages concernant le chômage est déroutante car elle ne cadre pas avec la grande majorité des autres indicateurs du marché du travail qui renvoient un signal positif, celui d’une situation qui continue de s’améliorer, il est vrai de manière peu flagrante. Ce qui explique peut-être pourquoi cette amélioration n’a pas plus d’effet sur la confiance des ménages.
Cette hausse des craintes des ménages concernant l’évolution du chômage n’est pas non plus un signal isolé : elle s’ajoute à la nette détérioration, en octobre et novembre, du sentiment des chefs d’entreprises du secteur des services, dont témoigne la baisse des soldes d’opinion relatifs aux effectifs passés et prévus dans l’enquête de l’INSEE sur le climat des affaires.
Si l’on en revient à la confiance des ménages, leur jugement sur leur situation financière personnelle future ne s’est, en revanche, que peu dégradé. Et celui sur leur situation financière passée s’est même légèrement amélioré, pour le deuxième mois d’affilée. Nous sommes tentés d’y voir un effet positif des allègements fiscaux effectifs en octobre (baisse de la taxe d’habitation et des cotisations sociales salariales), qui ont pu atténuer l’effet négatif de la hausse du prix des carburants.
Mais ce détail moins négatif de l’enquête ne minimise pas la mauvaise nouvelle du résultat global et de ses ressorts. De plus, la baisse marquée du moral des ménages en novembre n’est pas un point isolé : elle s’inscrit dans une tendance baissière amorcée fin 2017. En baisse cumulée de 13 points, l’indicateur de confiance atteint aujourd’hui 92, son plus bas niveau depuis début 2015 et très en deçà de sa moyenne 100 de longue période.
Au passage, le décalage problématique qui existait entre la confiance des ménages et leur consommation s’est réduit. Mais c’est mauvais signe que la réconciliation se soit faite par la baisse de la confiance et non par une élévation de la consommation. Le tout n’est pas vraiment de bon augure pour la croissance au quatrième trimestre. Merci de votre attention et à la semaine prochaine pour vos deux minutes d’économie.