«Notre pays a connu une forte détérioration de la situation macroéconomique et des grands équilibres des finances publiques. Ces déficits importants ont laissé courir le risque d’un défaut de paiement. Mais je crois que l’économie tunisienne a fait preuve d’une grande résilience. Il y a également eu un recours important à l’endettement interne comme externe pour faire face aux difficultés des finances publiques. De ce point de vue, je crois que l’un des défis les plus importants concerne le rétablissement des grands équilibres macroéconomiques à travers un programme de stabilisation à moyen terme…
Pour sortir de cette crise multiforme, nous devons reconstruire la confiance. Ce processus, parallèlement aux institutions et aux lois, exige la construction d’un projet collectif et commun qui passe par la mise en place d’un nouveau contrat social, pour la nouvelle République. La sortie de ces crises et l’ouverture de nouvelles perspectives, à notre expérience collective, passent par la reconstruction du contrat social en crise. Cette reconstruction exige la mise en place d’une stratégie à deux niveaux. Le premier niveau de cette stratégie est de court terme et passe par le rétablissement des grands équilibres et la relance de la croissance et de l’investissement.
Le second niveau de cette stratégie va se déployer sur le moyen et le long termes et concerne les grandes transitions et réformes à mettre en place pour construire un nouveau modèle de développement. Nous traversons, depuis le déclenchement de la révolution, des défis importants et des crises profondes qui sont au coeur du désenchantement actuel. Parallèlement aux crises politiques, la détérioration de la situation économique et sociale constitue une composante essentielle de cette crise et exige la définition d’un nouveau projet commun. Je suis bien évidemment optimiste, avec les pas importants franchis en matière d’ouverture du système politique et de sa démocratisation. Il faut nous atteler à apporter des réponses aux défis économiques et sociaux. La route sera longue et difficile, mais je reste optimiste quant à notre capacité à ouvrir de nouvelles perspectives politiques à notre expérience historique».