«Heureusement, le rapport du FMI avait précédé les récentes manifestations nocturnes, faute de quoi ses résultats auraient été non probants. Le rapport est presque entièrement en harmonie avec le communiqué du Conseil d’administration de la Banque centrale pour le mois de décembre. En effet, certaines parties de celui-ci sont très identiques audit communiqué et elles concernent le développement du secteur extérieur déclinant une baisse brutale de la demande d’importations et le grand choc qu’ont subi les exportations.
Le rapport du FMI fait la lumière sur un point positif et qui concerne le flux continu des envois de fonds des Tunisiens résidant à l’étranger. Il est nécessaire de fournir toutes les facilités fiscales et les incitations nécessaires afin de valoriser davantage cet atout qui pourrait soutenir la résilience de l’économie tunisienne. Le taux de repli, selon les prévisions du FMI, est de 8,2%, ce qui est plus optimiste que ne le prévoyait la Banque mondiale, et il est sans précédent depuis l’Indépendance, compte tenu de la hausse de la masse salariale et des entreprises publiques en perte. Le FMI s’attend à atteindre un taux de croissance de 3,8% au cours de cette année. A mon sens, ce chiffre est très optimiste, car ces attentes sont considérées comme relativement irréalisables avec une marge d’erreur d’environ 50%.
Le Fonds rejoint les autorités tunisiennes en ce qui concerne la situation difficile qui se caractérise par l’existence de deux défis simultanés, notamment le sauvetage des vies et l’initiation des réformes pour tous les déséquilibres financiers. Le FMI demande à ce que la masse des salaires soit contrôlée et espère que les autorités tunisiennes réforment le système de compensation qui ne s’adresse pas à ceux qui le méritent, tout en continuant
à soutenir les entreprises publiques en difficultés».