Hausse des prix de l’immobilier: Un droit légitime bafoué

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La crise que connaît le secteur de l’immobilier s’est répercutée sur plusieurs activités comme celle du bâtiment et des matériaux de construction. Face à la hausse des prix, les citoyens de la classe moyenne ne sont plus en mesure d’accéder au logement dont les ventes ont sensiblement chuté.

Acquérir un logement est un rêve pieux de plusieurs fonctionnaires qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts vu la cherté de la vie et la multiplication des besoins divers. En outre, le loyer connaît, de temps à autre, une révision à la hausse, ce qui entraîne de nouvelles pressions sur le budget familial. Il faut dire que l’augmentation des prix des logements ne lèse pas uniquement les consommateurs, mais tout le secteur de l’immobilier et de la construction. En effet, les promoteurs immobiliers se plaignent de la stagnation des ventes de logements due à une baisse de la demande. Plusieurs logements vacants, nouvellement construits ou anciens, ne trouvent pas preneurs.

Certains acheteurs potentiels s’adressent aux agences immobilières pour consulter les offres avant de promettre de revenir pour acheter, mais ils ne reviennent jamais. Le prix le plus bas chez un promoteur immobilier est de 120 mille dinars pour un appartement de trois pièces avec cuisine et salle de bains. Vu son emplacement près des différentes administrations, cet appartement a été apprécié par plusieurs clients potentiels, mais personne n’a pu l’acheter par manque de moyens. De nombreux consommateurs n’osent pas contracter un crédit bancaire compte tenu du taux d’intérêt élevé même si les années de remboursement s’étalent sur une dizaine d’années. Ils n’acceptent pas que leur salaire soit réduit suite au remboursement de plus de 200 dinars par mois.

Taxes pénalisantes

D’après les chiffres officiels de l’Institut national de la statistique (INS) durant le deuxième trimestre 2020, l’indice des prix de l’immobilier (IPIM année de base 2015) a enregistré une augmentation de 1,8% par rapport à la même période de l’année précédente. En effet, les prix des appartements ont connu une hausse de 3,7% au deuxième trimestre de 2020 par rapport à la même période de l’année dernière (9,5% la moyenne enregistrée au cours des cinq dernières années 2015-2019), les prix des logements ont augmenté de 1,9% (5,4% en moyenne pour la période 2015-2019) et le prix du foncier résidentiel a augmenté de 0,7% (6,1% en moyenne pour la période 2015-2019).

C’est dire que l’acheteur doit disposer de suffisamment de fonds pour pouvoir se procurer une maison sans être gêné. La classe moyenne qui était majoritaire en Tunisie a connu une baisse sensible au cours des dernières années dans la mesure où le salaire—qui a pourtant fait l’objet de majoration—n’est plus suffisant pour acheter les produits de base et faire des économies. Cela explique, d’ailleurs, pourquoi l’épargne a enregistré une chute. Certains citoyens ne sont pas exigeants et se contentent d’un petit logement dans le centre-ville ou les périphéries pour éviter le loyer qui grève le budget familial et ne laisse que quelques miettes à dépenser au quotidien.

La Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers a lancé un appel aux autorités publiques pour renoncer à l’augmentation de l’impôt sur les constructions, et ce, pour ne pas revoir à la hausse les prix des logements. Mais malgré les tractations effectuées auprès des parties prenantes, la situation n’a pas connu un changement significatif.

Répercussions sur le secteur de la construction

Cette crise au niveau du secteur de l’immobilier s’est répercutée aussi sur celui de la construction. En effet, plusieurs projets sont soit suspendus, soit reportés à une autre date. La baisse de la demande de logements a incité plus d’un constructeur à annuler son programme en attendant une période plus favorable. Mais cette attente risque de s’allonger d’autant plus que la situation économique, en général, est morose pour tous les secteurs économiques. A noter que le secteur du bâtiment et des travaux publics qui fait travailler des centaines de travailleurs, toutes catégories confondues, a des effets d’entraînement sur d’autres activités comme celle du ciment, de la verrerie, du plastique, de la métallurgie, de la faïence, du gravier.

Certains citoyens, financièrement aisés, préfèrent construire leur maison par leurs propres moyens. Ils choisissent le terrain, aménagé et viabilisé, avant de faire appel à un architecte pour concevoir les différentes pièces. Ensuite, une entreprise de bâtiment est sollicitée pour effectuer les travaux qui peuvent durer deux ans et plus. Le futur propriétaire peut régler les dépenses par tranches en fonction de leur avancement. Mais rares sont les citoyens, notamment parmi la classe moyenne, qui peuvent construire leur propre maison. De toute façon, à Tunis, les terrains destinés à la construction sont de plus en plus rares pour ne pas dire inexistants dans certaines zones à forte densité urbaine.

Toutefois, l’urbanisation connaît une extension dans presque tous les gouvernorats. Certains périmètres agricoles ont changé de vocation pour devenir des lots de terrain destinés à la construction. C’est le cas, à titre d’exemple, dans des régions comme l’Ariana et La Manouba. Dans la région de Ben Arous également, banlieue sud de Tunis et précisément près de Radès Meliane, des logements nouveaux ont vu le jour dans des terrains qui étaient vierges. La région dispose encore de lots de terrain qui pourraient servir à l’avenir comme lots de construction. C’est que le nombre des habitants ne cesse d’évoluer et la demande se fait pressante même si tous les citoyens ne peuvent pas acheter une maison par manque de moyens financiers.

En outre, tous les citoyens ne sont pas éligibles auprès des banques pour contracter un crédit logement. Pour pouvoir disposer d’un financement bancaire destiné à l’achat d’un logement, le client doit disposer d’un revenu stable et suffisant. C’est que la banque veut garantir le remboursement du crédit dans les échéances fixées en évitant tout retard. C’est pour cela que la classe moyenne est souvent ciblée par les bailleurs de fonds qui proposent des crédits logements dans le cadre de leur programme promotionnel. Mais les clients potentiels ne répondent pas toujours à l’appel vu leur salaire modique et la cherté de la vie.

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