Les tiraillements politiques ont approfondi la crise économique nationale dont laquelle se débat le pays depuis la révolution. La pandémie vient également jeter son dévolu, sur des finances déjà plombées. Toutefois, la conscience partisane est absente. L’économie nationale périclite. L’heure est à l’action. A ce titre, l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) vient de rendre public, une enquête, portant sur le thème de l’évaluation du dernier gouvernement, l’impact de l’instabilité politique et les actions à entreprendre par le prochain gouvernement. Tels sont les souhaits reflétés par les chefs d’entreprises. La publication de ce rapport a coïncidé avec le vote de confiance du nouveau gouvernement proposé. Cette enquête est menée auprès de 500 entreprises exerçant dans différents secteurs d’activités tels que le bâtiment, le commerce, l’industrie et les services.
Un programme d’appui technique et financier aux TPMEs s’impose
Le document dévoile, de prime abord, les actions à entreprendre par le nouveau gouvernement. Sur le plan financier, les chefs d’entreprises estiment urgent de développer un programme d’appui technique et financier aux TPMEs, réviser le code de change, stopper l’hémorragie des entreprises publiques et surtout créer un environnement propice à l’investissement. Sur le plan social, les chefs d’entreprises revendiquent l’importance d’encourager et d’accompagner les jeunes diplômés à travers la mise en place d’un programme national pour la promotion de la jeunesse, ainsi que l’amélioration de la qualité du système éducatif.
Nécessité de revoir tous les recrutements et les nominations faits sur une base purement politique
Sur le plan politique, les responsables sondés appellent à assurer une stabilité politique et à aplanir les conflits entre les partis politiques.
Dans le même sillage, les chefs d’entreprises soulignent qu’il est primordial de revoir tous les recrutements et les nominations faits sur une base purement politique. Côté réglementaire, les responsables jugent impératif de rétablir le respect et la primauté de la loi, dans un sens où les lois seraient plus flexibles.
60% des chefs d’entreprises sont déçus par le dernier gouvernement sur le plan économique
32% des chefs d’entreprises sont à peine satisfaits de la prestation du dernier gouvernement contre 52% qui ne sont pas du tout satisfaits.
Sur le plan économique, 60% des chefs d’entreprises interviewés manifestent leur mécontentement vis-à-vis du dernier gouvernement. Selon 64% des chefs d’entreprises, l’instabilité politique a un impact fort élevé sur leurs activités.
Cette enquête, qui se penche également sur l’évaluation de la situation économique actuelle et sur l’impact de l’instabilité politique sur les activités des entreprises, a révélé également, que la situation économique actuelle est perçue comme « mauvaise » chez 90% des interviewés.
S’agissant de l’implémentation des mesures liées au plan de relance économique, l’enquête a souligné que 81,08% des chefs d’entreprises interviewés sont peu confiants quant à l’engagement du gouvernement dans la lutte contre la corruption.
Le document indique qu’environ 70,27% des interrogés se sont déclarés insatisfaits des actions gouvernementales visant à résoudre les problèmes en suspens ayant empêché la réalisation de grands projets et à activer la reprise du bassin minier.
L’enquête précise également que 75,68% des chefs d’entreprises sont insatisfaits par rapport à la réduction de la bureaucratie et à la la digitalisation de l’administration.
La situation économique actuelle en Tunisie est particulièrement vulnérable suite à la crise du COVID-19, le fléchissement de la croissance économique et l’instabilité politique.
Les défis sont énormes. La question qui se pose avec acuité, malheureusement, d’un gouvernement à l’autre : Le nouveau gouvernement a-t-il les moyens de relever les défis socio-économiques et sauver le pays d’un cataclysme annoncé ? Touchons du bois.