En chiffres désaisonnalisés, les volumes globaux de passagers sont revenus à des niveaux jamais vus depuis 2006.
Les mois de mars et d’avril ont été des mois désastreux pour l’aviation mondiale. Le trafic mondial de passagers a fortement chuté, en mars 2020, et risque de se détériorer davantage en avril en raison des restrictions de voyage destinées à ralentir la propagation de Covid-19, rapportent les dernières données de l’Association du transport aérien international (IATA).Toujours selon ces données, la demande (mesurée en RPK : kilomètres-passagers payants – mesure du trafic réel de passagers) a enregistré la baisse la plus importante de l’histoire récente, en plongeant de 52,9%, en mars 2020 par rapport à mars 2019.
En chiffres désaisonnalisés, les volumes globaux de passagers sont revenus à des niveaux jamais vus depuis 2006. La capacité (mesurée en ASK : sièges-kilomètres offerts – mesure de la capacité des transporteurs) a chuté de 36,2% en mars 2020 et le coefficient d’occupation des sièges a perdu 21,4 points de pourcentage pour s’établir à 60,6%. «Le mois de mars a été désastreux pour l’aviation. Les compagnies aériennes ont ressenti l’impact croissant des mesures reliées au Covid-19, comme les fermetures de frontières et les restrictions à la mobilité, y compris dans les marchés intérieurs. La demande est au même niveau qu’en 2006, mais nous avons les flottes et le personnel nécessaires pour le double. Pire encore, nous savons que la situation s’est détériorée davantage en avril et les indices laissent entrevoir une reprise lente», a déclaré Alexandre de Juniac, directeur général de l’IATA.
Le trafic de passagers internationaux a diminué de 55,8% en mars 2020 comparativement à mars 2019. Toutes les régions ont subi des baisses de trafic à deux chiffres. La capacité a chuté de 42,8% et le coefficient d’occupation des sièges a perdu 18,4 points de pourcentage pour s’établir à 62,5%. Le trafic intérieur s’est contracté de 47,8% en mars 2020, par rapport à mars 2019, et tous les marchés ont enregistré des pourcentages de baisse à deux chiffres. La capacité a diminué de 24,5% et le coefficient d’occupation des sièges a perdu 26 points de pourcentage pour s’établir à 58,1%. «L’industrie est en chute libre et nous n’avons pas atteint le fond. Mais il viendra un temps – le plus tôt possible, j’espère – où les autorités seront prêtes à lever les restrictions à la mobilité et à ouvrir les frontières. Il est impératif que les gouvernements travaillent avec l’industrie dès maintenant pour préparer cette étape.
C’est le seul moyen de faire en sorte que les mesures soient en place pour assurer la sécurité des passagers et donner aux gouvernements l’assurance que les compagnies aériennes ne seront pas des vecteurs de la maladie. Le seul moyen d’y parvenir est de travailler ensemble», souligne encore le directeur général de l’IATA.