Les investisseurs étrangers semblent hésiter à investir en Tunisie au cours de cette période marquée par une conjoncture économique et financière difficile qui a impacté le climat des affaires. D’ailleurs, plusieurs entreprises opérationnelles ont réduit leurs activités en attendant l’amélioration de la situation sanitaire.
Ainsi, d’après les chiffres disponibles, les investissements étrangers en Tunisie n’ont pas dépassé 1,113 milliard de dinars, à la fin du premier semestre 2020, accusant une baisse continue au cours des deux dernières années. Les hommes d’affaires étrangers et les détenteurs de capitaux cherchent des avantages préférentiels pour pouvoir créer des projets rentables. Or, suite à la pandémie, presque tous les indicateurs sont au rouge et le climat des affaires s’est trouvé touché par plusieurs insuffisances dont celles qui concernent la paix sociale.
L’intérêt supérieur du pays
Dans certaines régions où se trouvent des unités de production tunisiennes, mixtes ou étrangères, les habitants ou les employés ne s’empêchent pas d’organiser des sit-in ainsi que des arrêts fréquents du travail pour réclamer de l’emploi ou des avantages matériels et financiers. Ainsi, la machine se trouve grippée pour quelque temps, ce qui cause un manque à gagner pour l’entreprise appelée, pourtant, à redoubler d’effort pour s’imposer sur le marché extérieur et préserver son positionnement. Certaines entreprises étrangères pensent même à la délocalisation pour s’installer dans des pays plus avantageux.
En plus, cette situation malsaine donne une mauvaise impression aux investisseurs potentiels, toutes nationalités confondues, qui envisager de créer leurs projets à l’étranger. Outre la paix sociale, les investisseurs cherchent la sécurité et la stabilité politique en plus d’une infrastructure de base solide et des équipements collectifs modernes (dont une connexion internet à haut débit, un éclairage des routes parfait et un réseau d’évacuation des eaux pluviales et usées). A ce niveau, du chemin reste encore à faire dans la mesure où on constate dans certaines zones un black out total pendant la nuit et d’autres lacunes au niveau des commodités.
Ce sont les régions de l’intérieur du pays qui souffrent le plus de ces inconvénients et les investisseurs étrangers ne veulent pas courir le risque de créer un projet dans une zone isolée qui manque de sécurité et où l’infrastructure de base est encore embryonnaire. A noter que les investissements étrangers ont chuté de 14,2% par rapport à 2019 et de 2,5% par rapport à 2018, selon le bilan de l’investissement étranger publié par la Fipa (Agence de promotion de l’investissement extérieur).
Notation des agences internationales
Les agences de notation internationales effectuent, d’ailleurs, régulièrement des contrôles et publient des rapports sur le risque pays tenant comptent de plusieurs paramètres objectifs dont ceux qui concerne le climat des affaires, la sécurité, la stabilité politique et la paix sociales sans oublier, bien sûr, l’infrastructure et les équipements collectifs qui se trouvent dans les zones industrielles. Nombreux investisseurs prennent leur décision après avoir consulté le rapport de ces institutions qui sont crédibles. Les investissements étrangers réalisés en Tunisie sont de 1,074 milliard de dinars comme Investissements directs étrangers (IDE) et 39,1 millions de dinars (MDT) en tant qu’investissement en portefeuille.
Mais si le tissu industriel et des services tunisien souffre de certaines insuffisances, plusieurs atouts sont encore perceptibles et peuvent être exploités pour attirer davantage d’investisseurs à commencer par une main-d’œuvre qualifiée, à bon prix et disponible. Le recrutement de ces compétences améliore incontestablement la compétitivité de l’entreprise vu les salaires très élevés octroyés dans d’autres pays.
Située dans une zone géographique avantageuse, la Tunisie est considérée comme un carrefour entre l’Europe, l’Afrique et les pays arabes. En outre, notre pays a conclu des accords de libre-échange et de coopération économique et commerciale avec certains pays qui fournissent des avantages aux exportations tunisiennes.
Les investisseurs étrangers peuvent profiter de ces avantages pour vendre plus et s’introduire dans le marché africain qui présente plusieurs potentialités.
Exploiter les atouts de la Tunisie
Ces atouts et bien d’autres peuvent être exploités à condition d’instaurer une paix sociale durable pour que la machine de production se remette au travail à un rythme soutenu. Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement avec ces grèves anarchiques qui sont constatées de temps à autre dans plusieurs unités de production dans toutes les régions du pays. De janvier à juin 2020, les IDE ont chuté, en tout cas, de 14,2% par rapport à la même période de 2019 et les investissements en portefeuille de 14,3%.
Ces chiffres ne donnent pas une bonne impression sur le climat des affaires dans notre pays et des efforts devraient être déployés par toutes les parties prenantes pour renverser la vapeur et valoriser les atouts disponibles.
A noter que le secteur de l’industrie a attiré des investissements étrangers d’une valeur de 576,5 MDT, ce qui correspond à une baisse de 13,3%) alors que celui de l’énergie a régressé de 9,0% à 445,8 MDT.
Quant au secteur des services, il a reculé de 50,8%, pour atteindre un montant modeste de 44,4 MDT. Dans le secteur de l’agriculture, les investissements sont d’une valeur de 7,4 MDT, soit une hausse de 18%.
Le FIPA mène des actions à l’étranger sous forme de séminaires et webinaires en vue de faire connaître les avantages préférentiels de la Tunisie qui demeure, malgré les difficultés politiques et sociales, un pays ouvert à l’étranger et qui donne une place privilégiée à tout investisseur qui veut créer un projet à valeur ajoutée. Il trouvera l’appui et l’assistance des structures publiques et des organisations professionnelles pour la concrétisation de son entreprise.