Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) visitera la Tunisie, au cours des prochaines semaines, pour examiner les dernières évolutions économiques et financières dans le pays, dans le cadre de l’article IV, a indiqué le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), Jihad Azour, lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du rapport du FMI sur les perspectives de l’économie régionale Moyen orient et Asie centrale octobre 2023.
Répondant à une question de TAP, Azour a souligné que le programme de coopération financière entre la Tunisie et le FMI, suspendu depuis octobre 2022, ainsi que l’appui technique, se poursuivent.
Le responsable a qualifié de « fierté » le programme des réformes présenté par le gouvernement tunisien, et de « entièrement tunisien », soulignant que la Tunisie devra resserrer davantage sa politique monétaire pour maîtriser l’inflation qui demeure élevée, en dépit de sa régression.
Lors d’une conférence de presse tenue en marge des réunions de printemps du groupe de la Banque mondiale et du FMI en avril 2023 à Washington, le responsable avait indiqué, dans sa réponse à une question de la correspondante de TAP, que le FMI n’ a pas reçu de demandes de la part des autorités tunisiennes pour examiner le programme des réformes élaboré par les Tunisiens et que le FMI poursuit son appui à la Tunisie, soit dans le cadre ou en dehors du programme.
Il a ajouté, en ce qui concerne la possibilité de réviser certaines réformes, que « toute opération de réforme a des répercussions et il est impératif d’alléger les impacts négatifs et élargir les perspectives positives, chose sur laquelle nous axons notre travail, en collaboration avec les autorités tunisiennes ».
Le FMI avait annoncé son accord préliminaire, au niveau des experts, depuis octobre 2023, en vertu duquel un prêt d’environ 1,9 milliard de dollars sera accordé à la Tunisie sur une période de 4 ans. Toutefois, cet accord a été bloqué à ce niveau sans parvenir à obtenir l’accord pour présenter le programme au conseil d’administration du FMI, après le report de l’examen du programme de la Tunisie qui était décidé le 19 décembre 2022
Selon le rapport sur les perspectives économiques régionales Moyen-Orient et en Asie centrale, la croissance économique au Moyen-Orient et en Asie centrale (MOAC) devrait nettement ralentir cette année (jusqu’à 2 %, contre 5,6 % l’an dernier) en raison de la baisse de la production pétrolière dans les pays exportateurs de pétrole, des politiques restrictives menées dans les pays émergents et les pays à revenu intermédiaire (PE&PRI) et de différents obstacles propres à chaque pays.
La situation économique devrait s’améliorer en 2024, avec une croissance atteignant 3,4 %, à mesure que s’atténuera la contraction au Soudan et que se dissiperont d’autres facteurs freinant la croissance, comme la réduction temporaire de la production de pétrole. Toutefois, la dette du secteur public demeure élevée dans plusieurs pays et la croissance à moyen terme devrait rester modérée. Même si l’inflation s’atténue de manière générale, elle reste forte dans certains pays et les prix élevés des denrées alimentaires exacerbent l’insécurité alimentaire. Selon le même document, de vastes réformes structurelles doivent être lancées en vue de soutenir la création d’emplois et les quelque 100 millions de personnes qui seront en âge de travailler au cours de la prochaine décennie.