La croissance de l’activité dans le secteur privé de la zone euro a connu un ralentissement marqué ce mois-ci, selon une enquête publiée vendredi. Cette dernière révèle une chute de la demande pour la première fois depuis février.
L’enquête met également en évidence un essoufflement du secteur des services, tandis que le ralentissement dans l’industrie manufacturière s’est accentué. Face à ce contexte, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait être amenée à poursuivre son assouplissement monétaire après avoir réduit les taux d’intérêt de 25 points de base en juin. Une enquête Reuters prévoit deux nouvelles baisses de taux d’ici la fin de l’année.
L’indice PMI composite Flash de Markit, établi par S&P Global, est tombé à 50,8 ce mois-ci, contre 52,2 en mai.
Malgré ce repli, l’indice reste au-dessus du seuil de 50, qui sépare croissance et contraction de l’activité, pour le quatrième mois consécutif.
« La reprise du secteur manufacturier s’essouffle-t-elle déjà avant d’avoir réellement démarré ? », s’interroge Cyrus de la Rubia, chef économiste chez Hamburg Commercial Bank. « Heureusement, le secteur des services continue de soutenir la zone euro », ajoute-t-il.
L’indice global des nouvelles commandes a reculé à 49,2, son plus bas niveau depuis quatre mois, contre 51,6 en mai.
L’indice PMI pour le secteur des services a quant à lui baissé de 53,2 à 52,6, contre un consensus à 53,5.
Sur le front des prix, les pressions inflationnistes se sont toutefois atténuées, renforçant les arguments en faveur de nouvelles baisses des taux d’intérêt en zone euro cette année. L’indice des prix à la production des services est ainsi passé de 54,2 à 53,7, son plus bas niveau depuis un peu plus de trois ans.
« La BCE, qui a réduit ses taux d’intérêt en juin, pourrait trouver un certain réconfort dans les données sur les prix, qui signalent un relâchement des pressions dans le secteur des services en zone euro. Cependant, l’indice PMI HCOB ne fournit pas d’arguments suffisants pour justifier une nouvelle baisse des taux par la BCE dès juillet », estime Cyrus de la Rubia.
L’activité manufacturière, en contraction depuis près de deux ans, n’a pas confirmé les récents signes de redressement. L’indice PMI manufacturier est passé de 47,3 à 45,6, son plus bas niveau depuis six mois. Le consensus Reuters prévoyait un chiffre de 47,9.
L’indice mesurant la production est passé de 49,3 à 46,0.
Face à ce ralentissement, les usines ont continué de réduire leurs effectifs pour le treizième mois consécutif. L’indice de l’emploi est ainsi passé de 47,9 à 47,5.
En résumé, l’activité économique en zone euro connait un ralentissement marqué en juin, ce qui assombrit les perspectives de croissance pour les mois à venir.