La diaspora pourra, également, souscrire à cette deuxième tranche de l’emprunt obligataire national pour 2021 à travers des transferts à partir de comptes en Tunisie ou à l’étranger.
Dans le cadre de la mobilisation des ressources internes pour financer le gap budgétaire, conformément à la loi de finances 2021, la Tunisie émettra la 2e tranche de l’emprunt obligataire national d’un montant de 400 millions de dinars, susceptible d’être porté à 500 millions de dinars si la demande le permet. Selon la note d’information publiée par le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, les souscriptions à l’emprunt seront ouvertes le 18/08/2021 et clôturées le 24/08/2021.
Elles peuvent être clôturées par anticipation, une fois Tunisie Clearing aurait avisé de la souscription du montant de 500 millions de dinars, ou prorogées à une nouvelle date sur une décision du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’Investissement, au cas où la demande ne serait pas rapidement au rendez-vous. Quelles conditions ? Dans le but d’élargir la base des souscriptions, l’emprunt obligataire national 2021 se répartit en trois catégories A, B et C. La catégorie «A» se caractérise par l’émission de coupons réservés aux personnes physiques sur cinq ans dont trois années de grâce à taux fixe 8,70% brut l’an, la catégorie «B» est relative à la souscription de bons d’Etat de cinq ans, in fine, à taux fixe 8,80% brut l’an, tandis que la catégorie «C» concerne l’émission d’obligations de 7 ans de maturité dont 5 années de grâce à taux fixe 8,90% brut l’an. Pour le prix de souscription et d’émission, les obligations seront émises au pair et payables intégralement à la souscription, soit 10 dinars par obligation pour la catégorie A, 100 dinars par obligation pour la catégorie B et 1.000 dinars pour la catégorie C.
Les Tunisiens non-résidents peuvent souscrire et acquérir les titres de l’emprunt obligataire national en dinar, par débit de leurs comptes étrangers ouverts chez les banques en devise
ou en dinar convertible ou par virement bancaire de l’étranger.
Les détenteurs de ces titres peuvent transférer le principal et les intérêts y afférents, selon la réglementation des changes en vigueur et notamment l’utilisation de la fiche d’investissement lors de la souscription. Le gouvernement face au test de confiance Pour rappel, une réunion s’est tenue mercredi sous la présidence de la chargée du ministère de l’Economie, des Finances, et de l’Appui à l’investissement, Sihem Boughdiri Nemissa, en présence des PDG des établissements bancaires, des compagnies d’assurance et des intermédiaires en Bourse, consacrée à la préparation du lancement de cette deuxième tranche. Il a été question également d’intensifier les efforts pour faire réussir cette opération, du fait de la spécificité de l’étape et des pressions sur le budget de l’Etat dans ce contexte particulier. La rencontre était aussi une occasion pour appeler et encourager les établissements financiers à conjuguer tous les efforts pour réussir l’émission de deux tranches restantes de l’emprunt obligataire, au même titre que la première tranche et pour qu’ils expriment de nouveau leur engagement à poursuivre leur appui aux efforts de l’Etat en termes de financement du budget, tout en impliquant davantage de personnes physiques dans cette opération, et en renforçant la sensibilisation pour inciter les entreprises et les citoyens à contribuer à cette opération.
Rappelons aussi que les besoins de financement du budget de l’Etat pour 2021 sont estimés à 18,6 milliards de dinars répartis entre 5,6 milliards de dinars en dette intérieure et 13 milliards en dette extérieure. Début juin dernier, le gouvernement Hichem Méchichi a annoncé le lancement d’un emprunt national, en vue de mobiliser des ressources financières sur le marché local. Les souscriptions à la première tranche de l’emprunt obligataire ont été clôturées le 28 juin dernier et globalement une enveloppe de 715,6 MD a été mobilisée, mais les personnes physiques ont contribué pour un montant insignifiant de 6 MD… en raison des difficultés rencontrées par la Tunisie. Après les récents événements du 25 juillet, il est fort probable que les souscriptions à la deuxième tranche de l’emprunt national soient plus soutenues. Le seul défi pour le gouvernement serait de convaincre ces investisseurs de sa capacité à résister à la crise. C’est l’équivalent d’un test de confiance.
Meriem KHDIMALLAH