L’inflation modérée laissera du temps à la BCE pour normaliser sa politique monétaire
L’économie de la zone euro devrait continuer d’afficher des performances au-dessus de la tendance des dernières années. La région bénéficiera d’une dynamique d’investissement soutenue dans la mesure où le taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie atteint des hauts historiques. Les conditions financières favorables et une amélioration de la confiance dans un contexte où les profits des entreprises se redressent seront de nature à maintenir le rythme d’investissement des entreprises.
Les enquêtes confirment un optimisme retrouvé dans tous les secteurs aussi bien le secteur manufacturier, les services, le commerce de détail, la consommation et la construction. Ainsi, l’Indicateur de Sentiment Économique élaboré par la Commission Européenne atteint son plus haut niveau depuis près de 18 ans.
La consommation restera un autre moteur car elle continuera de bénéficier de l’amélioration du marché de l’emploi. A noter que des pénuries sur ce marché se font déjà sentir, ce qui dans les deux ans à venir devra se traduire par des pressions inflationnistes. La persistance d’une croissance forte et une inflation faible devrait conduire, la BCE à maintenir sa politique accommodante avec seulement une première hausse des taux en 2019 tout en maintenant son bilan constant après la fin de ses achats nets de titres en 2018. Ce contexte devrait être aussi soutenu par des conditions d’accès au crédit toujours favorables. En 2019, la croissance devrait se tasser sous l’effet d’un moindre dynamisme du commerce mondial et de l’investissement.
Les risques demeurent néanmoins de remontée des tensions financières si le contexte politique venait à se détériorer. Les questions liées à la forme de la coalition à venir en Italie ne doivent en ce sens pas être négligées. De même, les risques protectionnistes associés à un Brexit désordonné pourraient peser sur les décisions d’investissement