La Banque africaine de développement (BAD) a accordé, mardi, deux lignes de crédit d’un montant global de 238 millions d’euros (près de 760 millions de dinars -MD-) au profit de la STEG et de la BH Bank.
La première ligne de crédit, de l’ordre de 138 millions d’euros, soit 440 MD, est destinée au financement du Projet d’aménagement et d’équipement du réseau de transport d’électricité de la STEG. Elle est remboursable sur 20 ans, dont 5 ans de grâce, avec un taux d’intérêt de 0,34% annuellement.
Le coût global du projet s’élève à 290 millions d’euros, soit l’équivalent de 992 MD, dont 108 millions d’euros sous forme de prêt de la BAD, 30 millions d’euros, en tant que prêt de l’Africa Growing Together Fund (fonds chinois géré par la BAD), 121 millions d’euros d’un prêt de la BID et 31 millions d’euros, au titre de la contribution de la STEG.
Ce Projet qui sera exécuté sur cinq ans ( 2020-2024), fait partie du programme de transport d’électricité du XIIIe Plan ( 2016-2020). Il vise à améliorer la performance du réseau national de transport d’électricité, en vue de répondre à la demande croissante d’énergie électrique dans le pays et de contribuer au développement économique et social. Il permettra l’augmentation de la capacité de transit des lignes de transport et de répartition de l’électricité, favorisant ainsi, l’intégration des énergies renouvelables produites localement, la réduction des taux des pertes techniques et l’amélioration de la qualité de services.
La deuxième ligne de crédit de 100 millions d’euros soit 320 MD, accordée à la BH Bank, est destinée au soutien des PME. Remboursable sur 10 ans, dont 3 ans de grâce, avec un taux d’intérêt de 0,36%, ce financement donnera aux PME actives dans les domaines de la santé, de l’habitat social, de l’industrie et des énergies renouvelables, l’occasion de renforcer leurs capacités de production et d’emploi et leur compétitivité.
Les deux conventions de garantie relatives à ces lignes de crédit ont été signées, aujourd’hui, au siège du ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, par le ministre chargé de ce département par Intérim, Mohamed Ridha Chalghoum et la directrice générale adjointe du bureau de l’Afrique du Nord de la BAD, Yacine Fall, en présence du ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani, et des PDG de la STEG et de la BH Bank.
Chalghoum a mis l’accent lors de la cérémonie de signature, sur l’importance stratégique de la STEG, en tant que locomotive du développement dans le pays, affirmant l’engagement de l’Etat à soutenir ses investissements à l’échelle nationale ainsi que ses projets d’interconnexion, avec les pays voisins notamment, l’Algérie et la Libye.
Au sujet du crédit accordé à la BH Bank et destiné à soutenir les PME, le ministre a affirmé qu’il s’agit d’un financement complémentaire, à la ligne de financement de 400 millions de dinars, lancée par l’Etat pour soutenir la restructuration financière des PME en difficultés financières et au Fonds des fonds, dédié au financement des secteurs innovants.
Le ministre a affirmé qu’« il s’agit d’un endettement destiné à l’investissement productif », considérant que « le pays doit œuvrer à réduire son endettement à moins de 50%, pour renforcer sa résilience financière, à travers une réduction du déficit budgétaire, un renforcement de ses ressources propres, une meilleure maîtrise de ses dépenses et une amélioration de sa croissance ».
De son côté, Mme Fall a réitéré l’engagement de la BAD, à poursuivre son appui au processus de transition énergétique de la Tunisie, en appuyant l’offre publique mais aussi, en favorisant une meilleure implication des opérateurs privés, dans la production des énergies renouvelables.
Et de constater que « le coût d’accès au kilowattheure d’énergie renouvelable en Tunisie, est le plus faible du continent africain, ce qui constitue une performance du système tunisien ».
Pour sa part, le PDG de la STEG, Moncef Harrabi, a indiqué que les investissements de la société se sont élevés à 2000 MD en 2018-2019, avec un taux de réalisation de 85%, insistant sur l’impératif d’améliorer l’infrastructure électrique et la capacité nationale de stockage de l’énergie et de développer les échanges d’électricité entre les pays à l’échelle maghrébine et méditerranéenne.