La BAD mise sur le développement d’un tourisme durable en Afrique
À l’occasion de la Journée mondiale du tourisme, le 27 septembre, la Banque africaine de développement (BAD) appelle l’ensemble des parties prenantes à prendre des mesures concertées en faveur du développement d’un tourisme durable en Afrique.
Un secteur africain du tourisme et des voyages vivifié peut agir comme un moteur pour progresser vers la transformation socio-économique du continent.
La Journée mondiale du tourisme, qui cette année a pour thème « Tourisme durable – un outil au service du développement », constitue une occasion unique pour mieux sensibiliser les décideurs des secteurs public et secteur privé ainsi que la communauté internationale aux apports du tourisme durable.
Outre ses investissements dans les infrastructures touristiques – ports, aéroports, routes et voies ferroviaires, entre autres –, la BAD s’attache à promouvoir les industries culturelles et créatives afin de diversifier les économies des pays africains et d’attirer les touristes.
Avec l’Indice d’ouverture sur les visas en Afrique, et dans la droite ligne de ses priorités de développement que sont ses High 5s, la Banque encourage l’intégration régionale, le commerce et les investissements, en facilitant la circulation des personnes et, in fine, en promouvant le tourisme.
La publication phare de la Banque, l’Africa Tourism Monitor, qui paraît tous les ans, offre une tribune aux acteurs du secteur du tourisme et des voyages en Afrique pour se réunir et présenter de nouvelles idées et initiatives à même de révolutionner le secteur.
Optimiser le tourisme grâce aux industries culturelles et créatives
La Banque offre une nouvelle approche en matière de développement du tourisme, à travers diverses initiatives.
La BAD est consciente de l’énorme potentiel non exploité des industries culturelles et créatives – à l’instar de l’industrie textile, de la mode, la gastronomie, des arts culinaires et du cinéma – et des perspectives qu’elles offrent pour stimuler le tourisme en Afrique et créer des emplois plus proches des lieux de résidence. Le tourisme est aussi une source importante de création d’emplois et de revenus.
L’Afrique jouit d’un patrimoine culturel riche et diversifié – entre sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, festivals de cinéma et de musique, ou une gastronomie de réputation mondiale – ainsi que d’un capital naturel non négligeable : ses populations, ses paysages spectaculaires, ses plages, ou encore sa faune et sa flore. Avec des infrastructures adéquates et de bons moyens d’accès, le continent a tout ce qu’il faut pour devenir une destination touristique de choix.
À travers son initiative Fashionomics Africa (“Économie de la mode en Afrique”), la BAD encourage le développement des industries créatives qui recourent à des produits locaux africains, notamment le coton. La plateforme de la Banque, Food Cuisine Africa (“Cuisine et restauration en Afrique”) met en relation les acteurs clés et les nouveaux venus du secteur alimentaire en Afrique. La BAD a pour objectifs d’autonomiser les jeunes adultes africains et de leur offrir une vie meilleure en leur apportant des compétences et un accompagnement dans le secteur alimentaire et de créer des emplois tout au long de la chaîne de valeur – depuis la ferme jusqu’à l’assiette du consommateur.
En effet, les industries créatives peuvent aider à diversifier la base économique des pays d’Afrique et à attirer le tourisme.
À l’initiative de la Semaine annuelle de la mode et du design de Lagos, Omoyemi Akerele souligne combien le secteur de la mode agit en faveur d’un tourisme durable : « Les Semaines de la mode génèrent une circulation piétonne considérable pour des villes comme Lagos, qui accueille la Semaine annuelle de la mode et du design. Mais les gouvernements africains doivent délibérément chercher à tirer parti du potentiel qu’a la mode de développer le secteur touristique ».
Ouverture sur les visas et libre circulation des personnes
L’Indice d’ouverture sur les visas en Afrique de la BAD mesure le degré d’ouverture des pays africains en matière de visas, en examinant ce qui est exigé des citoyens d’autres pays du continent lorsqu’ils voyagent.
L’Agenda 2063 de la Commission de l’Union africaine propose la création d’un passeport africain et de mettre fin à l’obligation de visa pour l’ensemble des citoyens d’Afrique. On considère notamment que l’ouverture sur les visas présente des perspectives indéniables pour améliorer l’interconnectivité, favoriser la croissance économique et le commerce et stimuler les investissements, offrant ainsi d’énormes avantages à l’industrie du tourisme et des voyages.
L’ouverture sur les visas cadre avec le programme de la BAD pour « Intégrer l’Afrique », qui vise à faire de l’Afrique un continent plus ouvert, plus prospère et interconnecté. Maurice et le Rwanda, qui figurent parmi les dix premiers pays les plus ouverts en matière de visas, ont ainsi adopté une politique de visas délivrés à l’arrivée pour tous les visiteurs en provenance d’autres pays d’Afrique. À la suite de quoi ils ont constaté une forte augmentation du tourisme, des investissements et de leur compétitivité économique.
Une fois sa politique de délivrance de visas à l’arrivée en vigueur, le Rwanda a observé une augmentation annuelle de 22 % du nombre d’arrivées de touristes – venus assister à des réunions, des conférences ou autres. En retour, de nombreux visiteurs se sont mués en investisseurs dans le pays.
« Bien sûr, l’ouverture sur les visas n’est pas la solution à tous les problèmes, tempère Jean-Guy Afrika, spécialiste principal en politiques à la BAD. Des aspects structurels comme la taille du marché, la connectivité entre infrastructures et le pouvoir d’achat sont tout aussi importants. L’ouverture sur les visas est vraiment une solution à rentabilité immédiate ».
Recette pour une industrie touristique durable et résiliente
L’édition 2017 de l’Africa Tourism Monitor – cette publication annuelle de la Banque africaine de développement est le fruit d’une collaboration avec la Maison de l’Afrique de l’Université de New York (NYU) et l’Africa Travel Association (ATA) – souligne l’importance de développer une industrie touristique durable et résiliente en misant sur l’innovation, l’entrepreneuriat et les technologies.
« Avec ce regain d’intérêt mondial pour le tourisme durable, il est temps maintenant pour tous les pays africains de formuler des politiques économiques et commerciales qui favorisent la croissance d’un tourisme inclusif et vert, ainsi que les échanges commerciaux entre pays du continent, et qui contribuent à l’ouverture des visas ; et ce, au service d’un continent sans frontières et interconnecté », est-il noté dans l’édition 2017 de l’Africa Tourism Monitor.
L’interconnectivité requiert plus que des passeports communs et des frontières plus ouvertes. Depuis de nombreuses années, la BAD place le développement des infrastructures au cœur de ses priorités pour faciliter l’accessibilité et le commerce sur l’ensemble du continent.
L’aide de la Banque a notamment permis de moderniser des systèmes de transport aérien au Maroc et de financer un corridor routier entre Nairobi et Addis-Abeba afin de faciliter la liaison terrestre entre le Kenya et l’Éthiopie, pour ne citer que ces deux exemples.
La Banque épaule également la construction d’un nouveau terminal à l’aéroport international de Kotoka, au Ghana. Ce projet devrait faire du pays une destination de choix, avec un objectif de 5 millions de passagers par an.
Les Nations Unies ont déclaré 2017 « Année internationale du tourisme durable pour le développement ». La Journée mondiale du tourisme offre la chance de dresser un bilan du chemin parcouru par le continent africain pour développer son secteur touristique dans l’intérêt de tous et d’examiner ce qu’il reste à faire pour libérer tout son potentiel à créer des emplois et améliorer la vie des Africains.
BAD