La Banque mondiale (BM) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour la Tunisie en 2022 et table sur un taux de 3% contre des estimations précédentes ( janvier 2022) de 3,5%.
Cette croissance prévue de 3 % en 2022 est soutenue par une reprise mondiale progressive après la pandémie, explique la BM dans son dernier bulletin d’information économique pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) intitulé « Confrontation avec la réalité : prévisions de croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en période d’incertitude ».
« La croissance devrait finir par gagner du terrain, mais elle reste modeste à environ 3,5 % par an à moyen terme, entraînée par des défis structurels préexistants et la conjoncture économique. Conséquences et incertitudes autour de la guerre en Ukraine et des sanctions associées ».
La BM table aussi sur un taux d’inflation, il devrait s’établir à 6,5% en 2022 et 2023 et un taux de pauvreté de 3,4 % en 2022 et 3,1 % en 2023.
Le nombre de personnes pauvres et vulnérables au seuil de 5,5 USD (PPA de 2011) devrait passer de 18,9 % en 2022 à 17,7 % en 2023 et ne devrait pas revenir aux niveaux d’avant la crise avant 2024.
Des perspectives incertaines
Les perspectives économiques de la Tunisie restent très incertaines, estime encore la BM, rappelant que le rebond économique en 2021 a été relativement modéré. Les préoccupations concernant la viabilité de la dette sont restées aiguës en raison des déficits budgétaires et des besoins de financement élevés.
Les principaux facteurs à l’origine de cette modeste reprise comprennent la dépendance relative de l’économie vis-à-vis du tourisme, ainsi que l’espace budgétaire limité et l’environnement commercial difficile, y compris les restrictions sur les investissements et la concurrence.
« En tant qu’importateur net d’énergie et de céréales, la Tunisie est vulnérable aux flambées des prix mondiaux des matières premières en raison des répercussions de la guerre en Ukraine. L’accélération de la reprise et la sauvegarde de la stabilité macroéconomique nécessiteront la mise en œuvre rapide de réformes structurelles ».
Toujours selon la BM, la Tunisie est également confrontée à des difficultés pour maintenir ses subventions alimentaires. La hausse des prix du pétrole pourrait toutefois retarder les réformes, car les subventions pourraient augmenter avec les prix mondiaux des produits alimentaires et de l’énergie.