La Banque Centrale de Tunisie a publié hier sa note de conjoncture sur les évolutions économiques et financières. Le rapport a relevé l’évolution des indicateurs macroéconomiques au cours de l’année 2021 et a formulé ses prévisions en relation avec l’évolution du taux de l’inflation à court et à long termes.
L’Encours de la dette publique passe de 10 milliards de dinars en 2010 à 31 milliards de dinars en 2020
L’institution d’émission a relevé le déséquilibre alarmant entre les ressources et les dépenses de l’Etat. Les ressources ont atteint la barre de 24 milliards de dinars, en régression de 6,4%par rapport à 2019 contre une facture de dépenses de plus en plus salée estimée à 29,5 milliards de dinars. Par ailleurs, les paiements au titre du service de la dette ont augmenté de 15,7%, à fin novembre 2020, pour avoisiner 10,6 milliards de dinars. L’encours de la dette publique s’est établi, au terme des onze premiers de 2020, à un niveau record de 91,8 milliards de dinars, en hausse de 11,2% . Ce niveau d’endettement élevé trouve son origine dans la hausse importante de l’encours de la dette intérieure, qui a franchi la barre de 31 milliards de dinars, contre 10 milliards en 2010.
Pour ce qui est de l’inflation, la BCT prévoit un apaisement de la hausse généralisée des prix à la consommation familiale au cours du premier trimestre de l’année pour s’établir au voisinage de +4,8% au cours du 1er trimestre de 2021 contre +5,0% au 4ème trimestre de l’année 2020.
L’exercice de prévision de l’inflation pour le premier trimestre de l’année 2021 se base essentiellement sur l’ajustement à la hausse des prix à la pompe au cours des mois de février et mars 2021, compte tenu de l’augmentation des cours du pétrole au niveau international et l’ajustement à la hausse des droits de consommation imposés sur les prix de la bière et ceux du vin au début de l’année 2021. Le sucre sera soumis à une nouvelle taxe de 100 millimes par Kilo au début de l’année 2021. Les prix à la consommation devraient également subir l’impact à la hausse des prix des produits alimentaires transformés en produits libres vers la fin de l’année écoulée outre la hausse des prix de l’huile d’olive en raison de la chute de 65% de la récolte.
Un taux d’inflation de 4,9% en 2021
Par glissement annuel, la BCT prévoit une relative atténuation du rythme de progression des prix. Le taux d’inflation devrait revenir de 5,6% en 2020 à 4,9% en 2021 avant de passer à 5,1% en 2022. « Toutefois, l’orientation de l’Etat vers la réduction progressive des dépenses de subvention, et l’absence d’espace budgétaire suffisant permettant de résorber les charges additionnelles, dans un contexte de hausse des prix internationaux des produits de base et des coûts, devraient occasionner des ajustements des prix des produits administrés (alimentation, médicaments, énergie, etc.) dans la période à venir », estime l’institution d’émission.
Les tensions inflationnistes demeurent néanmoins assez élevées notamment en relation avec la hausse des prix internationaux des matières premières et l’accentuation des pressions financières sur le budget de l’Etat. « La Banque centrale resterait regardante quant à l’évolution de l’inflation durant la période à venir, et s’emploiera à la contenir dans des niveaux soutenables, en usant de tous les instruments à sa disposition », souligne le rapport de la BCT.
YGA