La Banque mondiale a appelé la Tunisie à mettre en place une série de mesures et d’actions prioritaires à engager dans le cadre de sa feuille de route, pour une transition vers l’économie bleue qui constitue « une opportunité de développement durable et de création de richesse » pour le pays
Dans un rapport intitulé « Opportunité pour un développement intégré et durable de la mer et des zones côtières » publié, jeudi, la BM a recommandé de mettre en place une gouvernance institutionnelle impliquant l’ensemble des parties prenantes et d’assurer la coordination et la cohérence des politiques publiques, des stratégies, et des plans et programmes sectoriels.
L’Institution financière internationale a également, plaidé en faveur de la promotion de ressources et de mécanismes de financement « appropriés » et « innovants » des programmes et des projets de l’économie bleue.
Dans ce contexte, une analyse approfondie des investissements financiers nécessaires pour le développement effectif de l’économie bleue est requise, en vue d’identifier les financements innovants pour une croissance bleue (émissions d’obligations, produits d’assurance, partenariat public-privé et les investissements privés), d’asseoir une fiscalité adaptée et développer des incitations aux investissements bleus climato-résilients en mer et sur le littoral.
L’économie bleue contribue à hauteur de près de 14% du PIB national
Selon la Banque mondiale, la Tunisie bénéficie de plus de 1 300 km de côtes, abritant 7,6 millions de personnes (soit plus de 66 % de sa population), lesquelles dépendent fortement des ressources côtières et marines pour leur subsistance.
Par conséquent, l’économie bleue, qui contribue à hauteur de près de 14% du PIB national, représente une « opportunité certaine », pour la diversification de son économie maritime et côtière.
Pour tirer profit de cette opportunité et faire progresser l’économie bleue, la Banque mondiale juge indispensable d’accorder une attention particulière au capital naturel littoral et maritime qui présente aujourd’hui des « signes inquiétants de surexploitation et de dégradation et ce, aussi bien en milieu continental que marin ».
Ce capital constitue souvent le support à toutes les activités socioéconomiques en mer et sur le littoral, d’où l’impératif de protéger et préserver les actifs marins et côtiers à travers la conservation des zones marines et côtières et leur biodiversité.
Cela conditionnera la pérennité et la performance de toutes les composantes de l’économie bleue, indique la même source.
La Banque a également, souligné la nécessité de développer la résilience des ressources marines et côtières au changement climatique, favorisant la résilience des secteurs clés de l’économie bleue tels que le tourisme, la pêche et l’aquaculture.
Elle a appelé à prévenir et gérer la pollution marine et côtière de toute nature et en particulier par le plastique et à développer un tourisme marin et côtier durable et résilient au changement climatique.
Sur le plan juridique, en dépit d’un arsenal étoffé dans les domaines maritime et côtier, il y a un besoin aujourd’hui, plaide la BM, de favoriser une harmonisation des textes sectoriels et disparates, et de combler les lacunes législatives et réglementaires dans certains domaines.
Pour la BM, la capacité à développer et à gérer les connaissances en la matière reste une condition « non moins importante » afin de développer l’économie bleue en Tunisie.
Elle a aussi, appelé à développer des systèmes d’information numériques et géographiques fonctionnels et accessibles, à l’ensemble des usagers du littoral et de la mer, soulignant que l’investissement dans la connaissance constituerait « un pilier majeur dans la future stratégie d’économie bleue de la Tunisie ».
La Banque mondiale a mobilisé le fonds fiduciaire PROBLUE en vue d’entreprendre la deuxième phase de l’assistance technique, appuyant une feuille de route pour le développement de l’économie bleue en Tunisie.
La seconde phase de l’assistance de la Banque à la Tunisie consistera en une série d’analyses et de conseils sur les politiques institutionnelles, la promotion de l’investissement public et privé, ainsi que l’appui d’un dialogue stratégique et opérationnel avec les acteurs concernés.