La capacité de résilience économique de l’Afrique a été mise à l’épreuve mais les conditions d’une croissance plus solide sont là
Du fait du recul des cours des produits de base qui s’est prolongé jusqu’au début de l’année 2016, le discours autour de l’« Essor de l’Afrique » a été quelque peu mis à mal : la croissance du continent a marqué le pas en 2016, à 2.2 %, contre 3.4 % en 2015.
Ce fléchissement du produit intérieur brut (PIB) souligne le rôle important que jouent quelques grandes économies d’Afrique dans la performance d’ensemble. Par exemple, avec 29.3 % du PIB de l’Afrique, le Nigéria est un indiscutable poids lourd. La récession qu’il a connue a donc eu un retentissement global négatif plus important que les récessions en Libye ou au Tchad. Malgré cette dégradation, la trajectoire de croissance du continent devrait rester résiliente (graphique 1.1), soutenue par une demande intérieure plus forte, des fondamentaux de la gouvernance macroéconomique plus solides et un environnement des affaires plus propice.
Pour l’année 2016, plusieurs facteurs expliquent la médiocrité des performances économiques d’ensemble du continent, même si la décélération concerne essentiellement
les pays exportateurs de matières premières. Il s’agit des effets toujours sensibles du Printemps arabe, d’une reprise économique mondiale somme toute modérée, y compris dans les économies émergentes (avec entre autres le ralentissement qui perdure en Chine, devenue l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Afrique), et des intempéries et des sécheresses dans un certain nombre de pays africains.